Cinéma

Battle of the sexes

Le sexisme ce n’est pas beau. L’homophobie ce n’est pas bien. Battle of the Sexes enfonce des portes ouvertes mais le fait avec des raquettes de tennis et un goût certain pour le vintage. Ca se regarde donc.

Jonathan Dayton et Valérie Faris sont les auteurs du remarquable Little miss Sunshine, film étalon qui a donné tous les tics du cinéma indépendant. Désormais les deux auteurs en sont un peu victimes. Ils ne font plus vraiment qu’un copié collé de leur style.  On ne peut pas leur en vouloir.

On leur en veut quand même un petit peu avec Battle of the Sexes et sa dénonciation lourdingue de la misogynie et de l’Amérique trop viril du début des années 70. Les nuances sont totalement absentes  et la libération de la femme est un enjeu un peu trop appuyé.

Depuis Mad Men, tout a été dit sur le sexisme avec un style rétro. Et l’étude était d’une subtilité tout autre. Là c’est franchement grotesque et caricatural. D’un coté, il y a un vieux tennisman qui s’ennuie et qui fait le guignol pour faire parler de lui et pimenter sa retraite. De l’autre, il y a une championne qui découvre qu’elle aime les femmes et qui ne supporte pas les inégalités entre les hommes et les femmes.

Heureusement il y a Steve Carell qui s’amuse comme un petit fou et Emma Stone qui joue la combattante avec une conviction rare. Les deux composent un duo impeccable. Cela sauve totalement le film et c’est l’intérêt essentiel du film. Leur jeu est vraiment jubilatoire. C’est l’attraction de Battle of the Sexes.

Tout comme la reconstitution ensoleillée des années 70 en Californie. Les survétements, les motels, les voitures tout y est pour plonger dans la fin d’une époque et le début d’une révolution. Le féminisme va bien aux années 70. C’est un peu trop stéréotypé certes mais le spectacle est visuellement ravissant.

Ce n’est pas un film sur le sport mais sur une période. Le tennis est une excuse pour un discours que l’on a peut être un peu trop entendu. Cependant le film s’apprécie comme une sucrerie californienne et remporte le match… euh notre adhésion!

Avec Emma Stone, Steve Carell, Sarah Silverman et Andrea Riseborough – 20th century fox – 22 novembre 2017 – 2h02

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