Cet été, on écoute et on s’intéresse au retour de vieux briscards, de stars déchus et de chanteurs en somnolence. On commence avec une chanteuse qui traine de nouveau ses vieilles bottes dans la poussière.
Ha le fameux système. Celui qui broie l’individu, qui écrase les petits, qui nourrit les puissants, qui ne fait pas dans la demi mesure pour vous faire trébucher. Une machine kafkaïenne qui veut détruire l’Homme, l’humanité, le social, les êtres en souffrance.
Elle a beau avoir connu le succès, immense et mondial, Sheryl Crow s’est prise les pieds dans le tapis rouge! Belle et douée, elle se fait remarquer en 1996 avec des tubes inattaquables et entêtants. Ses racines roots font d’elle une magnifique guitariste et chanteuse américaine qui petit à petit a fait sa place dans la pop!
Puis elle s’est un peu éteinte. Le showbiz lui a fait tourner la tête et elle a commencé à se planter. Et personne ne l’a vraiment aidé à se relever! Jusqu’à maintenant et ce Be Myself qui n’hésite pas à dire la vérité. A 55 ans, elle ne fait plus la pin-up et joue la musique qu’elle aime!
Elle a retrouvé les producteurs de ses débuts et se recompose un personnage de nana du Missouri qui n’a pas peur de dire les choses. Elle n’a plus de rêves de midinettes: le constat des paroles ne manque pas d’humour mélangé à une solide amertume.
Ce qui rend ce neuvième album plutôt intéressant. Ce n’est pas très original: c’est bien de la country mixée à de la pop. Mais la guitare de Crow est assez crapuleuse. L’aspect roots refait surface. Enfin. Les notes sont bien appuyées et les riffs sont empruntés au rageur Keith Richards! Il y a des choses de mauvais gout (le faux morceau à la Guns Heartbeat away) et des trucs plus profonds (dont le titre éponyme). Sheryl Crow semble en convalescence mais la guérison semble proche. Il y a des morceaux franchement réussis et on est ravi pour elle qu’elle se sente bien dans ses baskets et que sa guitare ait retrouvée un peu de saveur!
Warner Bros – 2017