Cinéma

Beetlejuice Beetlejuice, Tim Burton, Warner Bros

Tim Burton continue de se reposer sur ses lauriers mais avec la suite de son premier succès on retrouve un peu l’auteur souriant, ravi de célébrer la différence et les monstres.

36 ans plus tard, Beetlejuice reste ce fantôme débile et grandiloquent. 36 ans plus tard, Michael Keaton ressemble à une version ectoplasmique de Donald Trump. La fiction rejoint enfin la réalité. Beetlejuice s’est fait doubler depuis longtemps par l’ancien président des États-Unis et quelques autres tristes sires qui ont fait de la bêtise un vrai système de pensée.

36 ans plus tard, ce pauvre Beetlejuice semble un peu dépassé. Mais on sait aussi que Tim Burton n’est pas au meilleur de sa forme. Le cinéaste s’est gentiment rangé dans l’usine Disney en recyclant sans éclat son style et ses thématiques sur les désaxés et les marginaux.

Mais on devine rapidement dans ce Beetlejuice Beetlejuice, une énergie que l’on ne voyait pas depuis des années. Tim Burton semble même s’éparpiller dans des idées graphiques loufoques et osées.

C’est le scénario qui va en souffrir rapidement. Difficile de s’intéresser à toutes les histoires secondaires de cet épisode. Les auteurs de la série Mercredi ont rédigé cette suite et cela se voit : rien n’est vraiment concis dans cette histoire qui permet au casting original de revenir pour une histoire éclatée.
Heureusement le film se refuse à dépasser les deux heures. Une preuve d’intelligence, c’est sûr.

Comme le fantastique des années 80 (coucou Stranger Things !) est à la mode, le scénario reste un accessoire et on demande à Burton de recréer cet univers joyeusement anarchique et stylisé.

Donc on aura droit à une nouvelle galerie de monstres marrants et des héroïnes toujours victimes d’un normalisme quasi-faciste. Burton semble vraiment s’amuser et ça fait tout le charme de cette suite un peu lente mais de temps en temps excitante.

D’ailleurs quelques fulgurances (l’idée du bébé Beetlejuice) hargneuses nous réveillent. Oui, Tim Burton est encore vivant ! Il a fallu qu’il passe par le monde délirant des morts pour nous déclarer cela.

Au cinéma le 11 septembre 2024
avec Michael Keaton, Winona Ryder, Jenna Ortega et Catherine O’Hara
1h44 – Warner Bros

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