Retour de la révélation de l’année 2012. Que peut on faire après un disque consacré comme l’un des meilleurs de la décennie? Les Islandais de Of Monsters of Men n’ont pas froid aux oreilles et s’offrent encore un moment folk!
Après le succès international de My Head is an Animal, le groupe islandais aurait pu se disloquer par une longue tournée et cet intérêt soudain qui parfois gèle vos inspirations. Leur projet ne devait pas dépasser le succès sur l’île. Ils se sont retrouvés au coeur d’une tempête médiatique.
Première sensation sur ce deuxième effort: l’aspect folk refait surface. Nous ne sommes plus trop dans cette tendance dans l’industrie et pourtant le groupe ose encore les croisements harmoniques, les rythmes acoustiques et les voix hantées comme des bois humides. Amusant.
Dans le sillage d’Arcade Fire, le groupe construit donc un mur de son beaucoup plus nuancé et rustique que les amateurs de guitares électriques et de rythmes binaires. Hélas, de temps en temps on est plus proche des Corrs et quelques gloires irlandaises que de musiques farouchement indépendantes.
Les trompettes de la gloire ont sonné. Le groupe est peut être un peu plus sourd à l’innovation et l’originalité. Ils se font un disque d’une propreté étonnante et un peu lisse. L’économie de moyens de la première session a laissé la place à une confortable production, supervisé par Rich Costley (Muse, Interpol… tiens tiens Sigur Ros). La prise de risque est nulle mais le résultat n’est pas désagréable.
Il n’y a rien de déshonorant. Mais c’est nettement moins prenant que le précédent disque, assez étourdissant, rivalisant avec les meilleurs titres de Arcade Fire. Finalement nos Vikings sont des grands tendres. On est un peu déçu mais comment leur en vouloir?
Island – 2015