Ce n’est pas le Berlin de Lou Reed mais c’est effectivement une vision rétro et très chevelu du rock made in Germany. Kadavar est un groupe très vivant.
Parce que remuant. Christoph « Lupus » Lindemann, Simon « Dragon » Bouteloup et Christoph « Tiger » Bartelt ressemblent à des vikings sortis de la glace. Tout frais, le trio a visiblement été électrisé par les sons féeriques et apocalyptiques de Black Sabbath et Led Zeppelin.
En quelques années, ils ont donc absorbé toute cette vieille tradition du rock. Ils ont conservé les artifices mais ils respectent avec un entrain spectaculaire l’iconographie physique et sonore d’un rock haut perché, entre métal et stoner.
Le trio fait couler des notes lourdes sur un rythme binaire célébré avec gloire et inspiration. On est même surpris par certains de leurs morceaux sur ce nouvel album. Cela a beau être connu, le rock de Kadavar parvient à surprendre au delà de son style.
Ils conservent sur leur troisième album, une étrange candeur en lorgnant entre le rock psychédélique, le rock primaire ou des choses plus sophistiquées comme l’acid ou le stoner. Les Allemands n’ont rien perdu de leur énergie. Avec toutes ses influences (ils reprennent une chanson de Nico, d’origine allemande elle aussi), avec ces racines aussi évidentes, le groupe a vraiment une identité, et même une certaine modernité.
Ils lorgnent désormais sur le succès international. Les chansons sont plus calibrés. On peut le regretter mais leur vivacité efface tout. Ils ont beau avoir des tronches de druides amateurs de tisanes un peu bizarres, ils sont vraiment attachants car ils croient résolument au pouvoir du Power trio, qui joue vite et fort! On ne va pas les contrarier.
Nuclear Blast – 215