Le temps passe et ce grand dadais de Kurt Vile continue de pondre des disques régulièrement et surtout d’une égale qualité. Faussement innocent, son style commence à s’imposer.
Vous verrez: un jour Kurt Vile, fera les gros titres de la presse. Ancien membre des déprimés War On Drugs, il a pris son indépendance en 2009 pour bâtir une solide carrière solo. Bizarrement sa carrière est d’une discrétion assez incroyable.
Il sort un album par an environ. Il fait du rock comme personne aux Etats Unis. Avec sa tronche de baba cool perdu dans le 21e Siècle, il a le charisme d’une allumette mais travaille avec le feu sacré: déjà son sixième album. Pourtant son style est passionnant et ses chansons représentent l’Amérique si chère à Springsteen ou Mellencamp.
Il a travaillé sur des chantiers dans sa jeunesse. Il a baroudé et transpiré derrière sa tignasse épaisse et raide du coté de Philadelphie. Il rentre dans la mythologie des songwriters américains immédiatement et naturellement. En quelques albums, il a imposé sa patte, son rock détraqué entre le lo-fi et un classicisme d’écriture. Malgré son look inoffensif, Kurt Vila a prouvé qu’il était un gentil punk au pays du son « Americana ».
Il a cette naturelle facilité pour les chansons entêtantes qui racontent les petits riens qui font le grand tout du quotidien ou les sentiments qui habitent nos pensées; Rien de spectaculaire mais tout pour faire plaisir aux amateurs de folk rock « made in USA » de qualité!
Sa voix est un peu criarde mais maîtrisée. Le boulot est fait avec une humilité et un humour que l’on entend à chaque morceau. Cette façon de faire de la musique est plus que plaisante. L’aspect anodin est trompeur. Il y a beaucoup de choses à écouter dans ce disque paisible, assuré et rassurant. Petit mais costaud, le Kurt Vile!
Matador – 2015