L’immense Joe Dante n’a plus sa place dans l’industrie hollywoodienne. Quand il peut, il réalise ses séries B, toujours avec passion! La mort lui va si bien!
Joe Dante est un fan de films d’horreur. C’est un faiseur de séries B. C’est le papa de films cultes comme Gremlins, Hurlements ou L’Aventure Intérieure. Joe Dante est une figure importante du film de genre et c’est en quelque sorte, une version indépendante de Steven Spielberg. Les deux hommens profitent du cinéma pour réaliser leurs rêves.
Joe Dante, à la différence de son ami, n’a plus la cote à Hollywood pour réaliser des films. Il s’est arrangé avec la sitution. Il fait nettement moins de films et ces derniers ne trouvent même plus le chemin des grands écrans. Les derniers titres du bonhomme sont directement sortis en vidéo. C’est triste mais c’est ainsi. Pourtant même un tout petit Dante vaut un énorme blockbuster.
Car avec peu de moyens, Joe Dante fait du cinéma. Celui qu’il aime. Le cinéma fantastique comme conte moraliste et non moralisateur! La comédie grinçante! La subversion tout en douceur! Normalement c’est cela le cinéma de Joe Dante.
Dans Burying the Ex, Dante observe un couple mal assorti. Max rêve d’avoir sa boutique autour de l’épouvante, les vieux films d’horreur. Sa copine, Evelyn est une obsédée de l’écologie. Ils pensent s’aimer mais Max constate que leur vie à deux est trop compliquée. Trop de compromis
Malheureusement elle est victime d’un accident! Evelyn meurt. Mais revient à la vie, d’outre tombe! Entre temps, Max a rencontré Olivia, qui partage avec lui son goût pour le fantastique en noir et blanc ainsi que les vieux zombies. Le trio amoureux avec une morte vivante va se révéler évidemment difficile à gérer…
Car en plus Evelyn est une jeune femme autoritaire. Max est le double de Joe Dante. Comment ne pas voir en lui, le gars un peu décalé, un peu nostalgique, coincé dans une société qui ne comprend pas, face à la modernité, conquérante et aveuglé. Max est donc poursuivi par cette petite amie revenue d’entre les morts!
Les scènes de vie conjugale sont parfois longuettes mais Joe Dante semble bien s’amuser avec ses comédiens. Anton Yelchin, décédé dans un accident de voiture il y a quelques semaines, doit donc affronter le charme lumineux de la splendide Alexandra Daddario et la passion dévorante d’Ashley Greene, comédienne au potentiel comique assez surprenant. Le réalisateur tire le meilleur de son petit budget et de son vaudeville.
Ca ne donne pas un chef d’oeuvre mais une oeuvre sincère, assez drôle, qui ne manque pas de nous faire réfléchir. Ce qui est souvent la marque des grands!