Russell Marsden, Emma Richardson et Matt Hayward n’habitent pas au bon endroit. Sur une Angleterre Pop, leurs envies de rock musclé font un peu tache. Mais elles font aussi très plaisir dans un drôle d’album qui a le cul entre deux chaises.
Quatrième album de Band of Skulls, trio anglais mais rock, By default ne change rien à la donne. Les trois musiciens font du rock à l’ancienne, comme leurs illustres aînés qui ont fait de cet art, un engagement héroïque où la sueur se mélange à l’inspiration, où le riff doit être une exécution pure et simple!
On a toujours bien aimé cette volonté chez ce trio de rester droit dans ses bottes poussiéreuses. Ils en font un peu trop mais c’est souvent pour crier leur amour du gros son, celui qui fait remuer bêtement la tête.
Dans un Royaume Uni, terre sacrée de la pop, leur engagement ressemble à un chemin de croix et comme le prouve la pochette, leur idée du rock est une véritable croyance. Le disque sera donc une église consacrée à la saint électricité. Ils ne se prennent pas pour la sainte trinité mais le trio se veulent des apôtres du rock qui sent des dessous de bras. Pour le coup, ils ont l’idée de demander de l’aide à Gil Norton, le producteur des Pixies et qui s’y connait en matière de rock.
Ce dernier leur permet de se diversifier. Après tout, autant assumer les racines pop de leurs origines. Quelques morceaux profitent d’une vraie légèreté. Les voix sont mieux maîtrisés. By default a finalement assez peu de défauts si ce n’est qu’il est presque trop parfait. Un peu trop marketé pour plaire au plus grand nombre. Si le début de l’album est très « cuir et stoner », la suite se montre plus accessible, un peu trop poli.
Le groupe est devenu inoffensif. Mais s’en perdre de son efficacité. Ca passe mais le trio appuie moins sur ses accents américains. Il se permet une plus grande liberté. La foi les aveugle peut être mais cela fait de tout façon du bien à entendre des gens aussi passionnés.
BMG – 2016