Dans la cave en pierre de l’Essaïon, le nom de spectacle vivant n’a jamais aussi bien porté son nom. Ce cabaret rend vivante la poésie du directeur artistique du Printemps des poètes Jean-Pierre Siméon. Il la sort de sa forme écrite pour la faire voyager, nager se révolter et s’amuser.
On perçoit le monde dans toute sa complexité, de l’intimité d’un couple à l’âpreté de la vie à la rue, de la diversité du métro parisien au bricolage en passant par des mouvements de brasse en piscine. La poésie de Jean Pierre Siméon parle de tout. De ceux qu’on ne voit pas, comme de ceux qui se serrent dans le métro, ceux qui s’aiment ou qui s’enlisent dans une vie mollassonne. Les notes d’humour succèdent aux notes de gravité, les jeux de mots aux instincts de contestation.
L’auteur selon qui la poésie sert « à mettre les pieds du poème dans le plat de l’existence » a rencontré une compositrice et un chanteur. Et tous les trois se sont mis en cuisine pour concocter ce cabaret poétique musical. Avec son accent chantant, Wolfgang Pissors nous raconte ses poèmes comme des histoires qu’on écouterait bien chaque soir. Sa voix se marie à merveille avec celle d’Isabelle Serrand à qui l’on doit des arrangements musicaux réussis et une grande qualité de jeu au piano. D’abord assez strict, elle offre quelques scènes drôlissimes de lâcher prise.
On sort avec l’envie de lire : La poésie sauvera le monde.
« La vie et moi on est en froid »,
« J’aurais tant voulu pour toi faire le beau temps »,
« Le moustique pique La sangsue suce et le croco croque et le chat chasse
Tout décidemment menace et toi tu m’enlaces chéri et toi tu m’embrasses merci
L’amour n’ya qu’ça d’vrai »
Essaïon, du jeudi au samedi 19h30