Discret et élégant, Alain Gibert signe un délicieux deuxième album. Définitivement, ce type a la classe.
Il y a quelques années, on avait remarqué déjà l’élégance naturelle de ce binoclard droit et doué. Alain Gibert est un compositeur français au caractère bien trempé et aux idées sûres. Il aime la pop verbeuse, celle où le mot a autant d’importance que l’harmonie. Ce genre de gus est rare donc Alain Gibert, en un seul disque, est devenu un artiste assez précieux.
D’autres le trouveront pedant avec ses accords délicats, ses voix féminines et son univers de petits airs fins comme les détails que l’on peut observer dans une seconde pochette, aussi vintage que la première mais qui souligne l’art de vivre du bonhomme.
Et la musique, c’est sa vie. Il y observe le romantisme et le quotidien. Il scrute nos émotions désuetes et tous nos vagues à l’âme qui secouent ses paroles, assez singulières. L’air de rien, le musicien semble touche à l’essentiel comme savent le faire nos grands chanteurs comme Daho ou Souchon.
Il cache son intelligence derrière des refrains simples, presque anecdotiques, dans lesquels nos pensées viennent chercher un écho ou un effet miroir. Cela fonctionne à merveille. Les arrangements nous transportent. La gourmandise des accords est constante. Alain Gibert récupère sans problème les aisances mélodiques de la pop et une fausse candeur de la chanson française. Il se glisse dans un costard que l’on croyait poussiéreux mais a qui il rend un éclat agréable et sensible. Nostalgique mais pas vieillot, le style d’Alain Gibert est irrésistible.
L’autre distribution – 2018