Petite star des charts Britanniques, Paulo Nutini tente de fuir son image pour devenir un chanteur de soul pur et dur. Il y arrive très souvent sur ce troisième opus convaincant !
En 2006, à 19 ans, le talentueux et joli Paulo Nutini, Ecossais de son état, se fait remarquer avec des chansons pop rock, un peu rugueuses, sur son album These Streets. Sa belle gueule secoue une horde d’adolescentes mais le bonhomme n’est pas un minet de plus.
Son second album veut donc prendre une autre direction. Sunny side Up est un disque ensoleillé, un échec commercial mais un beau pied de nez de la part du chanteur. Celui-ci attend cinq ans. Il fait sa mue. Il ne veut plus chanter que pour les minettes.
Il semble aime aussi les ménagères de plus de cinquante ans et les plus vieux. Il convoque alors le fantôme d’Otis Redding pour devenir un chanteur soul. Le son est chaud. Les harmonies sont ouatées. Les cuivres ronflent. La voix du chanteur grogne avec plaisir. Les guitares se lovent sur des rythmes élégants. Il s’adresse à nos souvenirs musicaux.
A 27 ans, Nutini aimerait qu’on le prenne au sérieux ! Caustic Love en impose. Il ne singe pas les vieux héros de la soul des années 60. Il est vraiment habité. Il rappelle le Rod Stewart des débuts ou Joe Cocker quand il picolait des litres de bière. Sur son disque il fait une chaleur !
Il met le feu à une soul qu’on n’avait un peu oublié en Angleterre et qui se révèle lumineuse ! C’est moderne malgré de gros hommages appuyés à Marvin Gaye et d’autres héros du genre. Il jongle avec les stéréotypes du genre.
On n’est pas dans la white soul réservée aux femmes ! C’est une soul typiquement british. Classe et héroïque, agressive mais contrôlée. Cela donne un disque séduisant qui nous empêche toute critique acerbe. Un amour d’album donc !
Atlantic Records – 2014