Wilfried Lupano est désormais le scénariste de la bédé. En 2007, il prouvait déjà son sens du récit avec une aventure picaresque engagée et engageante.
Celestin est un enfant abandonné. Il vit d’amour et d’eau fraîche. Il ne pense qu’à l’amour. Pour lui, il grimpera sur l’échelle sociale jusqu’au sommet en tombant amoureux d’une fille riche et belle si possible. Il a des rêves plein la tête et se moque bien de tout le reste.
Car ses amis gueux ne sont pas très contents. Les impôts sont trop élevés. Le roi ne pense qu’à la lutte et ne devine pas la colère qui gronde. C’est bien normal: c’est sa soeur qui tire les ficelles. Mené par un poète, la révolte se met en place. Et cela pourrait contrecarrer les projets passionnels de Célestin, doux rêveur, héros de l’Histoire malgré lui…
Yannick Corboz a un style qui va très bien au genre Cape et d’épées. Ses personnages sont quasiment élastiques. Les villes rustiques et sales sont des labyrinthes colorés. Il y a ce qu’il faut de modernité dans la mise en page pour que le résultat soit aussi exalté que son personnage principal, Célestin, formidable personnage aveuglé par son amour pour les femmes. On est à deux doigts d’une forme de poésie à l’intérieur d’une histoire finalement assez classique, proche des classiques du genre.
Ce recueil réunit avec élégance les deux volumes des aventures révolutionnaires et citoyennes de Célestin. On y reconnait la vitalité d’écriture de Lupano, signature devenu indispensable dans la production française. Avec Corboz, ils forment un duo incroyable et on regrette que Célestin le séducteur n’est pas connu d’autres aventures aussi folles!
112 pages – Delcourt