Au milieu de la scène, une grande table, un meuble de cuisine à placards et un petit four. Autour, un bouquet factice dans un grand pot, un vieux fauteuil, un fil à linge, un piano et une table à repasser qui, par un petit bricolage-maison, porte une flute traversière.
C’est dans ce décor familier et douillet que l’on est accueilli. Alors que le gâteau cuit dans le four, quatre amis communiquent en se jouant des mots et des notes. Crescendo, ils se défient en suivant les règles de l’Oulipo (ouvroir de littérature potentielle) et de l’Oumupo (ouvroir de musique potentielle) c’est-à-dire, en mettant la littérature et la musique sous contraintes, ou plutôt, dans tous leurs états.
Grâce à la mise en scène ingénieuse de Laurent Gutmann, les quatre comédiens se répartissent parfaitement l’espace, utilisant, un par un, tous les objets qu’il contient : le pot de fleurs comme tambourin ; la boîte de haricots verts Daucy (do-si !) comme instrument à percussion ; le fil à linge comme pupitre à partitions…
Et c’est parti pour une heure de jeux de langue et de sons entraînants, où l’on découvre l’histoire de la « Tortu-lipe », celle de « l’étrange « anti-lope » et où l’on est invités à mettre les mots dans « l’ordre le plus aléatoire possible ».
Aussi talentueux chanteurs que musiciens, Jehanne Carillon, Jean-Francois Piette, Olivier Salon et Valentin Villenave, se révèlent également incroyables comédiens, ne ratant pas une occasion de faire sourire ou même rire et leur bonne humeur est assurément contagieuse !