Christophe Alévêque est Super Rebelle… il est aussi super drôle !
Christophe Alévêque entre en scène affublé d’un déguisement de super-héros démodé. Il reste muet quelques instants, l’air accablé et dépité. Et de fait, il n’a pas le moral.
« Super Rebelle n’a plus la pêche : hier j’ai croisé un camion de flics, je ne les ai même pas insultés ».
Mais Super Rebelle retrouve bien vite son énergie, galvanisé par ce monde moderne si facile à railler tant il est absurde. Avec son débit de mitraillette et sa voix légèrement haut perchée, Christophe Alévêque commence par fustiger l’argent, ce « doudou d’adulte » et la société de consommation qui consiste à « acheter des choses dont on n’a pas besoin avec de l’argent qu’on n’a pas ».
Il enchaîne sur les média et leur fascination béate devant l’incontournable hyper-président (pas le camembert, le Nicolas) avant de faire un sketch à mourir de rire sur les ados. Je sais, le thème est vu et revu, mais il faut reconnaître que Christophe Alévêque s’en sort vraiment très très bien avec ce sujet.
« Françoise Dolto, sur le fond, elle a raison… le problème c’est qu’on vit en surface ! »
Christophe Alévêque retrouve tellement la forme qu’il se met même à chanter! Il ponctuera son spectacle de trois ou quatre chansons pas vraiment inoubliables mais pas non plus insupportables, un peu à la manière d’un Bénabar. Mais qu’ont donc tous ces comiques, Gad Elmaleh en tête, à se prendre pour des chanteurs ?
On apprécie particulièrement la revue de presse désopilante qui achève de mettre le public dans la poche de Christophe Alévêque. Il parvient à instaurer une complicité étonnante avec les spectateurs qui, malgré la taille non négligeable de la salle, se sentent très proches de l’humoriste. (Les puristes noteront que Christophe Alévêque recycle quelques chroniques, lues notamment dans Siné Hebdo où il officie.)
Christophe Alévêque termine son spectacle en apothéose, nous faisant revivre à la façon d’un exutoire le concert d’investiture de Sarkozy à la Concorde et permettant au public de se lâcher complètement et de quitter la salle heureux. En sortant, j’ai même entendu des spectateurs se féliciter de ce que le spectacle de Florence Foresti était complet.
Du 17 octobre au 14 novembre 2009, Théâtre du Rond Poin