la voix se traîne autant que les accords plaqués sur la guitare. C’est de l’Americana. De la pure. De la bonne.
James McMurtry est né en 1962 au Texas. A Forth Worth. Il a les cheveux longs. De grosses lunettes. Un chapeau vissé sur la tête. Il est aussi glamour qu’un rondin de bois. Il a tout l’esprit de l’Amérique profonde dans la voix. C’est rugueux et presque rustique.
C’est aussi une voix très attachante. Le monsieur a l’art de raconter tout en chantant. Ses chansons folk sont de petits nouvelles sur la triste vie des Américains, à l’ombre de la mythologie du pays. Son père était romancier: cela s’entend car il chante beaucoup sur des airs calmes et des mélodies tout en acoustique.
Le Yankee est bavard et sa musique finit par nous charmer. Cela dépasse le cliché de la musique pleine de traditions, entre mandoline et accent sudiste. Tout est là mais on sent qu’il y a un peu plus. C’est étrangement dense. Les paroles claquent plus que la musique plutôt simple base rythmique pour des histoires aigres douces. Il y a du Dylan chez ce folk singer binoclard!
Ce n’est pas très original mais la vision de James McMurtry est presque étonnante tellement elle sillonne sur les vieux mythes artistiques. Lui pourtant a tout du grincheux acerbe et doué. McMurtry a tapé fort durant l’élection de Bush et ses faucons. Il n’y a rien qui va avec lui mais la musique adoucit les moeurs et visiblement les humeurs du chanteur.
Cette fois ci il s’attache à décrire la vie du « common man ». Ce sont des vignettes et des tranches de vie assez bien vus où l’amertume se confond avec la passion des mots. C’est verbeux mais c’est aussi de la musique. On aime bien dire que les gens du sud des Etats Unis sont des ploucs… James McMurtry aime bien casser ce préjugé un peu trop réducteur.
Mis – 2015