Une sorte de Message à Caractère Informatif en noir et blanc et tout aussi délicieusement kitsch, ca vous tente?
Les images sont celles d’une vieille caméra analogique. Les personnages ont des fringues ringardes, des lunettes énormes et des coupes de cheveux venus d’ailleurs. Nous sommes bel et bien en 1983 à la convention des programmateurs de jeux d’échecs.
L’enjeu est simple: des informaticiens s’affrontent avec des ordinateurs joueurs d’échecs. Il n’y pas longtemps on s’est pris de passion pour un affrontement au jeu de go entre une machine mise au point par Google et un champion coréen de la discipline.
L’informatique depuis 1983 a fait d’énormes progrès mais les utopies sont les mêmes. Les ingénieurs sont de doux rêveurs ou des marginaux géniaux. En tout cas, la compétition de Computer Chess réunit de très beaux spécimens qui vont s’animer durant trois jours dans un hôtel sans charme.
Nous sommes donc déposés sur la planète Geek mais le réalisateur n’a pas du tout l’envie de se moquer ou de rendre cette communauté encore plus étrange qu’elle ne l’est déjà. Il filme surtout dans un noir et blanc décalé la tristesse et la solitude du programmateur, qui pense toujours à un possible ailleurs, informatique et mathématique.
Il y a des phrases philosophiques mais tout cela se fait autour d’une farce calculée, qui prend son temps pour dépeindre ses personnages. C’est drôle et la mise en scène est d’une étrange douceur, se laissant porter par les gus qu’elle observe comme un documentaire fauché.
Une comédie artificiellement intelligente d’une certaine manière. C’était facile, pardon!