On en mange du super héros, n’est ce pas? On pourrait voir les années 80 comme un havre de paix à ce niveau là. Pourtant la mutation du genre se fait doucement mais surement: de Condorman, les années 80 se sont terminées avec Batman de Tim Burton.
L’histoire: les super héros sont encore dans les pages des comic-books. Woody Wilkins est dessinateur à Paris. Il met en pages les aventures de Condorman. Excentrique, il accepte de donner un coup de main à un ami de la CIA. Il part pour la Turquie et remplit sa mission de manière atypique. Il rencontre alors la belle Natalia, une espionne qui va lui faire tourner la tête…
Le réalisateur: Réalisateur anglais, Charles Jarrott est un habile artisan. Il n’a pas fait de grands films marquants mais il a débuté à la télévision britannique avant de se faire un nom dans le cinéma de costumes. Il a donc mis en scène Anne Boleyn (sous les traits de Genevieve Bujold) et Marie Stuart (Vanessa Redgrave). Il a beaucoup bossé avec Disney et réalisé des films pour la compagnie. Ce furent pour la plupart des bides et désormais des curiosités!
L’anecdote: Commme le film fut tourné en grande partie en France, il fallait employer quelques locaux pour jouer dans Condorman: ce fut le cas de Jean Pierre Kalfon. Acteur de théâtre, musicien discret, le comédien est proche de la nouvelle vague et tourne avec Godard ou Lelouch. Quel surprise de le voir dans le rôle de l’homme de main à l’oeil de glace. La seconde équioe du film est géré par Denys Granier Deferre, le fils de Pierre. Moins surprenant, c’est bien Rémi Julienne à la place du responsable des cascades. Habitué aux tournages des James Bond, il s’amuse comme un petit fou dans sa parodie!
Le casting: On vient de parler de Jean Pierre Kalfon mais on oublie pas la prestation de Barbara Carrera qui joue l’espionne venue du froid et qui, grâce à ce rôle, se retrouvera deux ans plus tard dans les bras de Sean Connery dans Jamais plus Jamais. Quant à Michael Crawford, il est un pur produit britannique, habitué des séries télé et de quelques films prestigieux. Il est peut être le plus grand défaut de Condorman.
Pourquoi on aime: pourtant ce sont bien les défauts maladroits de Condorman qui font le charme du film. Tiré d’un livre d’espionnage de Robert Sheckey, Condorman veut parodier les films de James Bond mais aussi des super héros. Le mélange est hasardeux et prouve que Disney marche un peu sur la tête à cette époque. Disney enchaine les bides et produit des vrais films qui ressemblent à des séries B, presque déviantes. Condorman multiplie les erreurs dans les décors exotiques d’un James Bond. Héros un peu nase, cascades prévisibles, incohérences faciles, méchant avec gros accent russe (Oliver Reed en roue libre), musique exacerbée, le film danse sur plusieurs rythmes mais ne respecte pas grand chose: c’est pourquoi on s’amuse désormais beaucoup devant ce petit film qui montre que le film de super héros est vraiment part de très très loin!
1981