Le groupe canadien Wolf Parade revient. Après quelques années de séparation, il tente de nouveau de concurrencer Arcade fire et leur album se révèle assez marrant malgré la dépression qui guette les membres du groupe.
L’histoire de Wolf Parade n’est pas très drôle. Arcade Fire est un feu d’artifice à coté de ce quatuor constamment tourmenté, désolé d’avoir écrit un disque magnifique comme coup d’essai en 2005. La suite donne une impression de groupe malmené, toujours en recherche de lui-même. Au bout de cinq ans, tout se disloque et les musiciens se séparent.
En 2017, Spencer Krug et ses copains se réunissent à nouveau. Les humeurs sont toujours aussi maussades. Le titre du disque indique bien que l’ambiance n’est pas forcément à la fête: Cry, cry, cry. Trois plus de larmes pour ces fans de David Bowie et de Leonard Cohen.
En plus de cela, l’élection du président orange Donald Trump les met en colère: ils se fachent tout rouge et cela nourrit ce retour de Wolf Parade. Bizarrement cela stimule leurs mélodies. En apparence, les Montréalais produisent une pop sautillante appuyée sur la new wave.
Ca doit être l’énergie du désespoir. Les quatre amis se démènent sur des chansons passionnantes, qui semblent relever un défi: celui de la cohésion la plus parfaite. On entend dans leurs nouvelles compositions, une envie incroyable de jouer ensemble. C’est un effort collectif; c’est souvent la meilleure solution à la tristesse.
Face à la politique ou au deuil, Wolf parade fait donc la fête. Elle n’est pas toujours exaltée mais elle file le frisson par un enthousiasme certain, une réelle fraternité, de vrais riffs de guitare qui transforment des titres tous réussis. Il y a vraiment rien à jeter dans ce quatrième effort, le plus convaincant du groupe.
Wolf Parade aboit encore et c’est tant mieux. Un disque qui a du mordant – pardon, c’était facile mais tellement tentant.
Sub pop – 2017