Cinéma

Dans la cour

Comédie sur la dépression! Pour Pierre Salvadori, on peut et on doit rire de tout!

Depuis Les Apprentis, on sait que Pierre Salvadori a du talent pour s’amuser des choses les plus tristes du quotidien. Il aime beaucoup mettre les problèmes sociaux au coeur de comédies légères, romanesques et un peu rêveuses.

Dans la cour, il y a encore un magnifique loser. Un chanteur de rock ringard, Antoine, qui n’en peut plus et qui plaque une tournée pour des petits boulots absurdes. Il traîne sa déprime comme un boulet. Son seul plaisir, ce sont quelques grammes de drogues qui l’enfoncent un peu plus. Pourtant, il trouve, sans ardeur, un petit boulot de concierge et s’occupe d’une cour d’immeuble. Et ses habitants!

C’est ainsi qu’il rencontre Mathilde, une jeune retraitée qui voit sa vie basculée le jour où une fissure apparaît dans son grand appartement. Les deux partagent des angoisses insoupçonnables et une étrange amitié va se créer…

Mathilde perd les pédales et Antoine va devenir un concierge plus qu’attentif. Pourtant Salvadori évite la facilité. Les rapports resteront chastes entre les deux personnages principaux. Antoine ne se transforme jamais en bon samaritain sur la voie de la rédemption. Mathilde n’arrivera pas vraiment à se dépatouiller de la folie qui la guette!

Il filme les déphasés et les marginaux sans angélisme. Mais avec une humanité qui fait plaisir à voir. Parce qu’il y a à l’écran Catherine Deneuve et Gustave Kerven, ainsi que des seconds rôles touchants en quelques instants. Parce que son scénario ne s’échappe pas, va l’essentiel, traine parfois un peu trop sur les tristesses des héros. Néanmoins Salvadori n’oublie pas de convier le spectateur à un petit théâtre de la vie, à l’intérieur d’un immeuble, hanté par l’Ultra Moderne Solitude si cher à Souchon.

Soufflant sur le chaud et le froid, le film joue en même temps sur l’humour et la mélancolie, nous promenant sur toute une gamme d’émotions assez grande. Quelques longueurs gâchent un final un peu baclé pourtant cette rencontre peu spectaculaire reste un souvenir tendre de cinéma de quartier, de coeur et d’humanité!

De Pierre Salvadori
Avec Catherine Deneuve, Gustave Kerven, Pio Marmai et Feodor Atkine – Wild Bunch – 23 avril 2014 – 1h37

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