Cinéma

Dark waters, Todd Haynes, Mark Ruffalo

Rob Billot est un avocat du genre besogneux, de ceux qui se lèvent à l’aube pour préparer la salle de réunion mais qui ne sont pas conviés au déjeuner avec le client.

Même s’il vient d’être promu associé dans le cabinet où il travaille, Rob n’est manifestement pas du sérail : pas la bonne université, pas la bonne bagnole, pas le bon style. Au fond, il est resté un péquenot, comme ne manquera d’ailleurs pas de lui balancer, en public, le directeur juridique de DuPont de Nemours,

Car c’est à ce géant de l’industrie chimique que va s’attaquer Rob, par loyauté à sa West Virginia natale et à sa grand-mère qui lui a envoyé un éleveur bovin mal dégrossi convaincu que la décharge jouxtant sa ferme, et qui appartient à Dupont, fait crever ses vaches.

Jusqu’alors avocat spécialisé dans l’environnement – du côté des pollueurs – Rob va basculer dans l’autre camp, celui des victimes. Mais attention, notre héros n’est pas flamboyant, ce n’est pas Erin Brokovitch ! L’interprétation de Marc Ruffalo est fine et juste, et la sobriété générale du film lui procure une puissance indéniable.

Tout commence comme un film d’horreur ; l’on n’est jamais en sécurité, même lors d’une innocente baignade tout nus dans un lac. Ici l’ennemi avance masqué, la pollution est omniprésente mais savamment dissimulée par un industriel des plus cyniques (pléonasme?!).

Si vous voulez vous remonter le moral avec un combat à la David contre Goliath où les pauvres gentils triomphent des méchants et où les vilains sont punis, ce n’est pas la peine d’aller voir Dark Waters. Par contre, si vous êtes prêts à affronter la réalité, y compris dans ce qu’elle a de plus noir, alors vous ne devez pas louper ce très bon film.

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