Mike Patton, leader de Faith No More est un drôle de gus. Chaque année, il fait des choses nouvelles. Cette fois ci il se lance dans le punk le plus sauvage et le plus californien.
On ne sait jamais où l’on va retrouver Mike Patton, hurleur célèbre et tête chercheuse. Depuis il chante avec Faith No More, il a prouvé que les chanteurs de metal en avaient dans le ciboulot et qu’il ne se limitait pas seulement à s’égosiller sur un micro martyr.
Il a chanté avec Norah Jones. Il s’est offert des orchestres italiens. Il a tenté des choses totalement expérimentales. Il a révolutionné le son plus costaud avec d’autres groupes comme Mr Bungle ou Fantomas. Il travaille essentiellement dans le rock brutal mais il sculpte un son vraiment étrange et c’est toujours intéressant de se faire un peu mal aux oreilles avec ce magnifique aventurier.
Dead Cross est la réunion de plusieurs virtuoses du métal et du punk. Mike Patton réunit donc son ami Dave Lombardo de Slayer ainsi que Mike Crain et Justin Pearson du groupe Retox. Pour Patton, c’est un vrai défi. Roi des bidouillages et des patchworks sonores, ici c’est un bon gros jam bien crade entre tatoués!
La rythmique speede à fond. Les guitares tronconnent. On n’est pas loin du trash metal. Si vos oreilles sont chastes ne vous approchez pas de ces dix compositions fortes et rapides. Ce n’est pas loin d’être bourrin mais l’influence du chanteur sauve le disque des stéréotypes.
Comme d’habitude, les nuances se font sur l’utilisation de la voix. Quand on dit « nuance », il faut relativiser. Patton est un puissant vocaliste et ca ne le dérange pas de grogner avec violence. Néanmoins il a toujours apporter un soin aux voix et une invention dans l’utilisation. C’est ce qui fait de Dead Cross, une oeuvre originale, loin du punk californien hardcore habituel (sic).
En 28 minutes, Dead Cross nous épuise mais il nous prouve une fois de plus l’originalité de son leader, décidement surprenant et en mutation constante.
Ipecac – 2017