Le duo de Beach House lévite depuis quelques années avec un certain succès. Tous les deux ans, ils sortent un disque. Cette fois ci cela a pris trois ans: est ce bon signe?
Avec leur nom qui évoque un certain bien être, Victoria Legrand (nièce de Michel) et Alex Scally profite du premier titre pour nous prendre délicatement par la main et nous emmener vers un ailleurs ouaté et très agréable. Bizarrement ce morceau rappelle les grandes heures de Mercury Rev.
Ensuite une guitare plus corsée vient taquiner les nappes de synthétiseurs et les boucles sonores qui soulignent la complexité de leur écriture inhabituelle. Ces deux là ne font rien comme tout le monde et c’est tant mieux. Même les dissonances peuvent s’inviter dans leurs mélodies pourtant si parfaites.
Bien entendu avec un nom comme Beach House, on continue de s’intéresser aux harmonies, si chères à Brian Wilson. Les voix sont élégiaques: Space Song montre bien le bon état d’esprit du duo de Baltimore. Il y a toutes les armes de la trip hop avec de nombreux bidouillages et une voix envoutante, mais tout se met au service d’une pop qui a toujours dans les rétroviseurs les mortelles années 80.
On constate qu’ils en tirent le meilleur. On trouve dans leur disque, comme dans les précédents, une délicatesse assez rassurante. Les chansons s’étirent parfois un peu inutilement. L’ambiance feutrée peut pousser vers la somnolence.
Mai il est certain que l’on se sent bien avec eux. C’est riche et passionnant si l’on est vif. Le duo conclue leur album avec une chanson qui ne va pas déplaire à Michel Legrand. On plane totalement. On est loin de la dépression suggérée par le titre de ce cinquième album abouti.
Sub Pop – 2015