Bon ce sont les archétypes du rock dans sa version grand cirque et grand guignol… On ne prend pas trop ces Américains au sérieux. Pourtant ils sont sacrément doués et ce quatrième album a fait d’eux les gargouilles du hard rock. Pas assez destroy mais réellement efficace.
Qui dit Kiss pense maquillages et effets pyrotechniques. On oublierait presque ces héros du heavy metal était de très bons musiciens. Leurs premières chansons posaient les bases d’un hard classique mais encore fréquentable. Paul Stanley et ses potes grimés passaient des heures à imaginer des mises en scène spectaculaires mais la musique n’était pas (encore) facultative.
Destroyer est leur disque le plus accessible car les sources du blues sont encore visibles et le lyrisme a encore un petit coté grandiose, bigger than life! Les riffs ne sont pas encore lourds. Le groupe a fait venir le producteur d’Alice Cooper pour apporter un petit coté « Maison hanté » à Destroyer. Il y a encore malgré tout une grosse influence glam. il suffit de regarder les très jolies chaussures sur la pochette de l’album.
Le groupe ne fait pas dans la subtilité mais a le grand mérite de faire tout ce qu’il faut faire dans un bon vieux disque de heavy metal. Il y a donc de nombreuses références à la musique classique comme un emprunt à Beethoven sur Great Expectations. Il y a une virtuosité au niveau des guitares qui relève de la leçon d’université.
Il y a des chansons de stade (l’indispensable Shout it out loud) et des ballades (le sirupeux Beth) qui prouvent que derrière le sang, le sexe et la boue, il y a un petit coeur qui bat. Kiss est un groupe romanesque qui se décline sous toutes les formes. On a souvent oublié qu’ils étaient des musiciens: Destroyer est une bonne piqure de rappel…
Casablanca – 1976