Le disque qui va chauffer vos fraîches soirées à venir. Simple, carré et parfaitement irlandais.
Petit rouquin guitariste et timoré dans le film d’Alan Parker, The Commitments, Glen Hansard a pas mal galéré dans le milieu musical irlandais. Après avoir porté le film fauché mais délicieux, Once, sa carrière décolle réellement et nous permet d’entendre un vrai songwriter venu du froid, à l’élégance perpétuelle.
Car ses chansons sont composées autour de ses humeurs. Elles sont parfois bonnes. Elles entraînent parfois une tempête. En tout cas, le bonhomme est sensible et cela s’écoute sur ce second disque perso, entre blues et folk, entre joie et tristesse, entre tendresse et clairvoyance.
La musique est un faire valoir à la voix de Glen Hansard, disciple assagi d’un Van Morrison. Les paroles sont touchantes mais sa voix est spectaculaire, vibrante sur chaque mot, jouant avec un timbre si champêtre. Certains trouveront qu’il en fait trop mais d’une manière générale, c’est une qualité plus rare qu’on ne le pense ou ne l’entend.
En bon chanteur Irlandais, il y a dans ses nouveaux morceaux, de la mélancolie et du spleen. Mais Hansard rivalise avec tous ses hurleurs qui racontent le quotidien et les petites misères comme John Mellencamp ou même le Boss, Bruce Springsteen. Les gros bras ont le droit d’avoir des sentiments. Hansard bande les muscles sur une chanson comme My Little Ruin mais autrement il fait plutôt dans l’humilité et l’écriture assez finaude.
Dans les saisons froides qui s’annoncent, le disque réchauffe le coeur. C’est d’une simplicité déconcertante et d’une beauté quasi élémentaire. Un piano triste. Un violon discret. Une guitare polyvalente. Il ne faut pas grand chose pour que l’émotion passe. C’est parfois le forcing mais Glen Hansard réussit à s’imposer comme un excellent songwriter irlandais!
Anti – 2015