Y a t il un docteur dans la salle? Un Francais se prend pour un bluesman! Est ce une maladie, une folie, une chance???
Skateur de profession, Kepa a un jour laché sa board avec une étrange idée: faire du blues. En réalité des pépins l’empêchent de cramer le bitume et il se convertit à la vie de crooner.
A l’ancienne! Un vrai de vrai! Il enregistre comme les premiers titres de Johnny Cash et tous ces pionniers à la banane. Il n’a pas besoin de grands choses pour se réjouir: un harmonica, une guitare où l’on peut slider comme on veut et une voix qui profite d’un magnifique écho du plus bel effet vintage.
Ca sent la pause plus que la prise de position. Tout faux! Kepa a du coeur et on l’entend bien dans cet album, astucieux et séduisant. Ca faisait quelques temps que l’on voyait le blues se refaire une nouvelle jeunesse en France: à Bayonne, il trouve un petit coté glamour, désuet et d’une élégance oubliée.
Les chansons sont courtes et bien pesées. Elles pourraient plaire au Ry Cooder des années 80 ou à Jim Jarmusch amateur de vieux sons habités. On pense aux années noir et blanc et au revival glamglauque de David Lynch ou Lana Del Rey.
Il y a de la fausse naïveté chez ce jeune chanteur et beaucoup d’obsessions stylistiques. Il a en tout cas la bonne attitude. Sa musique est divertissante et introspective en même temps. Sa musique se déguste. Pour une soirée lounge, c’est la musique idéale.
Haiku records – 2018