Belle et sanglante célébration de l’amitié virile en milieu hostile. Peter Berg serait il le nouveau John Milius d’Hollywood?
Acteur de seconde zone puis réalisateur, Peter Berg ressemble de plus en plus au mythique John Milius, réalisateur de Conan le Barbare, L’Aube Rouge et Le Vol de l’Intruder. Un type fasciné par la Loi, la force ou l’armée. Un héros reaganien, adepte du binaire et de l’ambiguïté politique. John Milius a aussi écrit Apocalypse Now et les histoires de l’inspecteur Harry. Un cv comme le sien, ca se respecte.
Peter Berg aime aussi les univers martiaux avec du poil. On lui doit un bon film sur le foot américain (Friday Night Lights mais on vous conseille surtout l’excellente série dérivée). Un gros film sur la chasse aux terroristes (Le Royaume). Et un monstrueux navet qui copiait Michael Bay et son américanisme grotesque (Battleship). Peter Berg porte son pays et ses valeurs dans son coeur. Il défend sa patrie avec une conviction admirable!
Il est donc la bonne personne pour faire passer un beau loupé des Marines en grande publicité sur l’armée américaine. Quatre Navy Seals doivent dézinguer un vilain taliban au fin fond d’une montagne afghane. La nature leur joue des tours et les quatre militaires sont littéralement assiégés par toute une armée…
Parce que ce sont des Marines, ils se font une confiance aveugle et trompent la mort avec le sourire. Hélas avec leur équipement maousse costaud, nos petits gars n’en mènent pas large. Très vite, ce sont des baudruches maladroites au milieu d’une terre hostile. Cela devient un survival assez réaliste donc un peu cradingue
L’idée est intéressante mais comme nous sommes dans un film américain, on doit se taper tout un charmant discours qui nourrira notre antiaméricainisme primaire. Les trompettes de la gloire sonnent. On bombe le torse. On aime sa famille autant que son pays. C’est beau comme un menu double whopper king size. Ca peut donc devenir indigeste!
Pourtant comme John Milius, Peter Berg joue avec toutes les ambiguïtés du genre « film de guerre » et finalement son film devient un objet étrange qui mérite une vision attentive malgr son aspect « too much ». Viril mais correct!
Avec Mark Whalberg, Ben Foster, Emile Hirsch et Taylor Kitsch – M6 video