Et si le rock n’était qu’une histoire de camaraderie? Voilà un disque qui devrait brûler les oreilles des terroristes lessivés du ciboulot!
Soldiers of Fortune réunit des musiciens de la scène indépendante new-yorkaise. Celle qui a vu naître le Velvet ou Sonic Youth. Ce sont des copains du chanteur de Pavement, Stephen Malkmus, et de Cass McCombs, nomade alternatif connu aux Etats Unis. Ils n’ont pas peur des dissonances et des excès. C’est une bande de potes qui aime le rock, la bière et peut être les matchs de football.
Ils sont de toute manière très heureux de gratter sur leurs guitares et cogner des rythmiques sèches et efficaces. Ils n’ont pas le look de soldats: ce sont des grands adolescents attardés mais ils aiment jouer ensemble. C’est certain: cela s’entend. C’est du rock brut de décoffrage! La production est limitée: ce qui compte c’est la voix, les instruments qui transpirent et les riffs déchirants.
On les sent libres sur leurs chansons: il le revendique. Au moment d’enregistrer leurs titres, ils improvisent beaucoup. C’est donc assez foutraque mais assez réjouissant aussi. On dirait du Neil Young déchaîné et rajeuni. Ca bidouille mais ca ne s’accorde aucune contrainte. C’est du rock qui s’autorise tout et s’affirme comme un acte libre.
C’est cette énergie qu’on aime dans cet album (on doit l’avouer) assez brouillon avec des copains qui passent et surtout de chouettes guitares et des envies de punk pour tous! C’est un gros boeuf entre joyeux drilles, une réunion d’amoureux des décibels et du « jouer ensemble ». Les pisse-froids vont crier au blasphème. Mais ce joyeux bordel a désormais des airs d’acte de révolte et de courage.
Mexican Summer – 2015