Electrosensible, un tire bien trouvé pour un disque qui nous rappelle que le rock est une histoire de coeur et de tripes.
L’aventure de Pat Kebra débute en 1978. Une éternité pour certains. Une époque glorieuse pour les punks, leurs mauvaises manières et leurs hymnes décadents. Pat Kebra fonde avec quelques potes rebelles, Oberkampf, auteur de de quelques titres bien sentis.
Ils hantaient le Gibus et le Bataclan. Ils ont rapidement explosé, comme tout bon groupe de punk qui se respecte. No future pour Oberkampf mais Pat Kebra n’a jamais baissé les bras depuis. Il s’est bonifié avec le temps. Du punk, il a dérivé vers des rives plus calmes mais où il peut conserver son authenticité.
Et lorsque l’on dit plus calme, cela reste du rock musclé, sans fioriture mais avec passion et rage. Pat Kebra aime les pochettes proches de la bédé! Il a tout d’un héros qui se bat seul contre tous, un défenseur noble d’un rock français qui ne se compromet pas.
Electrosensible est un titre bien choisi pour ce troisième album. Il y a du coeur et de l’énergie. Les esprits chagrins diront qu’il n’y a rien de nouveau. Mais il faut reconnaître que ces treize chansons sont écrites avec une détermination qui se conjugue avec une franchise qui électrise.
La première chanson se nomme Confidences. Les suivantes pourraient s’appeler elles aussi confidences. Ce type est un écorché vif mais surtout un amoureux de sa guitare, du rythme binaire et de tous les démons qui hantent le rock’n’roll. Il met tout dans ses chansons. Cela se ressent. On le remercie pour cela! On se sent vivant après l’écoute de son disque. Et c’est une qualité rare qui fait toujours plaisir à entendre.
Rue Stendhal -2015