Des têtes d’enterrement et des « r » roulés, voilà le programme d’Enfant 44, adaptation d’un roman beaucoup moins grotesque sur le papier!
Dans la famille ratage, je voudrais le lointain cousin russe! Réalisé par un tâcheron sans envergure, produit par Ridley Scott mais écrit par l’écrivain Richard Price, Enfant 44 aurait pu être un curieux polar mais il n’est qu’un ratage bordélique et d’une lenteur aussi imposante qu’un défilé en Corée du Nord.
Il y a donc quelque chose de pourri au royaume des Soviétiques. 10 ans après la Seconde Guerre Mondiale, tout le monde espionne tout le monde. La police arrête de manière arbitraire ceux qui éternuent dans la rue ou prononce le mot « capitalisme ». Staline et sa dictature sèment la terreur. Un super flic au service de l’état découvre un concept nouveau: le serial killer.
Il en fait part à ses supérieurs qui lui expliquent que le meurtre est une invention capitaliste donc ça ne peut pas exister. Le meurtre n’existe pas au Paradis. Chaque protagoniste va le dire au moins une fois. Donc il a tort. S’il persiste, ses amis deviendront ses ennemis. Le super flic persévère dans sa théorie et c’est le début d’emmmerdes Kolossaux!
Comme on est chez les cocos, tout se passe dans la crasse, la poussière, le charbon et tous les autres clichés du genre. L’illustration de l’univers stalinien est une immense caricature qui ne fonctionne plus. Les Russes ne connaissent pas les couleurs, ni les sourires, ni le beau temps. Les cocos ont des tronches patibulaires, sont des traîtres et rigolent quand ils se brûlent. Le peuple n’est qu’un putching ball pour une police qui a la main lourde.
Le réalisateur Daniel Espinosa tente le « Seven » de l’Armée rouge mais fait dans la pellicule binaire, grise et sans réelle intention. C’est assez mal filmé. Le scénario patouille dans la gadoue. Les comédiens font le concours de celui qui va être le moins expressif. Tom Hardy joue bien le fin limier juste avec ses oreilles. Noomi Rapace base son succès sur ses pommettes. Vincent Cassel passe pour montrer qu’il est capable d’avoir des cernes profondes. Gary Oldman n’a rien compris: il est bon! Même avec l’accent qui force sur les « r »!
C’est un carnage mais pas celui que l’on pensait voir. Car le bouquin était efficace. Ici on décroche rapidement pour finir dans une usine d’ennui, peu intéressante, sans grande cohérence et souvent tartignollesque. Au goulag!
Avec Tom Hardy, Gary Oldman,Noomi Rapace et Fares Fares – SND – 15 avril 2015 – 2h15