La génération Youtube renverse un peu les conventions du rap français. La preuve avec Columbine, sales gosses qui se racontent sans détour, mais avec un peu trop d’autotune
Les petits gars de Columbine ressemblent à des ados comme tous les autres. Eux aussi, ils ont grandi avec internet et la télé réalité. Ils ne jurent que par les réseaux sociaux. Columbine sort un disque aujourd’hui mais c’est un support comme un autre pour ses Bretons qui ont trouvé peut être de la potion magique.
Leur rap est étrange. On peut le dire: c’est du baroque! Ca part dans tous les sens et c’est totalement bizarre. Le flow des garçons n’est pas habituel. Ils ringardisent PNL en quelques titres. On a le droit de penser qu’ils utilisent un peu trop l’autotune mais leurs parolent compensent largement quelques faiblesses de production. On penserait même à une version urbaine de Fauve. Bien entendu ils sont branchés cul et bitume mais ce n’est pas comme d’habitude!
Connu pour ses clips et admirés par les lycéens, Columbine est un truc de jeunes. Pour les plus vieux, on a peut être du mal à comprendre. Ils sont déconcertants. Pourtant leur rap a quelque chose de particulier. C’est un truc flottant où le quotidien cru est transcendé par quelques mots bien placés.
Il y a bien de la poésie dans ce bricolage sonore parfois agaçant, parfois réjouissant. Ils sont sincères et nous rassurent un peu sur l’état du rap français, spécialiste de la gonflette et de la révolution de la beaufitude. Lujipeka et son collectif profitent d’une certaine candeur. Copains du lycée, ces jeunes adultes ne trainent pas leur amertume: ils la transforment et la malaxent dans un dédale de rythmes. Originaux, les enfants terribles sont aussi rassurants!
VMS – 2017