Depuis le début de l’année, globalement, à quelques connards près, nous sommes tous Charlie, quoique, au vu de la radicalisation farouche que certains semblent prôner, au vu de la montée croissante de Marine et de sa bande, au vu des parties de ping-pong sur Twitter ou Facebook entre eunuques numériques, comprenez les sans couilles qui vomissent leurs préceptes de tout bord bien planqués-masqués sur les réseaux sociaux, avec tantôt des barbes longues, tantôt des croix béantes, tantôt avec des kippas ajustées ou autres, le pauvre Charlie a un peu mal au cul. Heureusement, de fervents catholiques, musulmans, juifs, bouddhistes et j’en passe, essayent tant bien que mal de colmater les brèches, de panser les plaies ciselées sauvagement par des congénères mal attentionnés et finalement loin de leurs opinions souvent sincères… Quand une minorité se croit être une majorité, ça fait des dégâts. Quand on lit des tweets parlant de « remèdes », on ne peut également que penser à certaines périodes de l’Histoire où de piètres alchimistes n’avaient pas les bons ingrédients et encore moins les bonnes potions ont foutu la planète à l’envers, résultats, des millions de morts, bah oui, faut pas jouer avec des allumettes susceptibles d’embraser tout ou partie du globe.
Conséquence, ou résultante, ou surf sur la vague qui pourrait à force se transformer en tsunami, les chaines infos ou les JT de 20h ne se privent pas de mettre un peu d’huile sur le feu de temps à autres, se plongent dans une immersion radicale d’une fête d’Aïd el Kébir façon « chez les purs et durs », en font 3 tonnes sur des opinions sorties de Saint-Nicolas-du-Chardonnay lors d’un décret sur le mariage pour tous ou encore mettent en exergue une célébration d’un Yom Kippour en mode à gros traits et brut de brut de youlouloulou, clichés pour compréhension de tous les velgums peccus quand tu nous tiens.
La France est plurielle et c’est tant mieux, multi-confessions et c’est tant mieux, oui mais voilà, dans une République, dans une Laïcité, en certains lieux, justement, ta religion, ton opinion, tes convictions philosophiques (quoique le terme est un peu élevé aux vues des malaxations intellectuelles sans neurones de certains), bah elles passent après le principe du « vivre ensemble » et de respecter les règles pour que cela se passe bien et n’attise pas les haines ou des débuts de combat aux couteaux numériques…
Aussi, en bon agnostique républicain d’obédience laïque, ça me gratte : la semaine dernière, un soir de dîner dans un resto avec ma dulcinée et mes deux progénitures, celles-ci m’informent, aux détours d’un bilan d’une journée « normale », un truc de père, que, des profs étaient absents, 13 élèves sur 28 absents également dans la classe de ma fille…pour cause d’Aïd el Kébir, pas de mots d’excuses, pas de cours parfois.
Je respecte toutes les religions, sans exception, et comme je n’en ai pas…ça aide, peut-être.
Mais jusqu’à preuve du contraire, si un jour n’est pas férié, on ne le rend pas férié, par respect de la laïcité et d’une République qui permettent au quotidien de ne pas profaner intellectuellement ou par croyance, l’esprit de Jules Ferry ou de Jaurès (des gars bien, pas juste des noms de place de village), qui, dans un élan fort de laïcité ont contribué au fait que des petits pauvres, des petits riches, des petits catho, des petits juifs, des petits musulmans, des petits bouddhistes, puissent avoir accès au savoir, à la connaissance, de manière égale, libre, fraternelle.
Personnellement, je ne crois en rien d’autres, comme dieu, que mon grand-père, Maurice, qui m’a éduqué et élevé dans le respect de l’autre, la curiosité d’autrui, le partage avec l’Homme, pour mieux grandir soi-même, pour même faire grandir les autres, sans barrières de religions et encore moins de couleurs de peau.
Aussi, puisque ma croyance est mon grand-père, je décrète, puisque cela semble désormais permis, que tous les 22 septembre, jour de la Saint-Maurice, mes enfants seront à la maison et n’iront pas à l’école, ça sera comme ça, je fixerai moi aussi mes règles selon mes croyances.
J’espère que BFM TV ne viendra pas me voir, d’autres trentenaires doivent aussi croire en des Maurice ou des Raoul ou des Bernard ou des Georgette ou des Henri ou des René ou des Jean-Claude…ça m’embêterait d’être nommé chef de file théologique des « ceux qui croient dans les prénoms de leurs ascendants».
Allez, j vous embrasse. Amen, Shalom, Salamalikoum et que God bless you mais pas trop fort.
Moi je dis qu’on devrait avoir un nombre déterminé de jours fériés à poser comme on l’entend (pour son anniversaire, celui de son papy ou de Raël…).
Il n’y a pas de raison que les petits musulmans soient privés de l’Aïd ou les petits juifs d’Hanoucca.
Chers auteurs,
La laïcité garantit la liberté de conscience et donc aussi la liberté de culte. Pour garantir la célébration du culte, la République a publié une circulaire : http://circulaires.legifrance.gouv.fr/pdf/2012/02/cir_34638.pdf . Rien d’anormal. La circulaire rappelle que les chefs de service sont autorisés à accorder ou non ces demandes d’autorisation d’absence dans la mesure où cette absence est compatible avec le fonctionnement normal du service.Si des cours ne sont pas assurés, le chef d’établissement est donc entièrement responsable de ce dysfonctionnement de service. Ce qui est contesté ici dans cet article est finalement davantage le principe d’égalité que le principe de laïcité. « Moi aussi je veux vaquer quand je veux ». Pas de confusion, je vous prie, et surtout pas de crainte à avoir.
Vous n’êtes pas obligé d’être grossier pour être crédible, vous savez. Moi, je n’ai jamais été « Charlie » car avoir de la peine ne donne pas forcément envie de se faire manipuler. Pour le reste, j’aimerais vous préciser ceci : nous sommes dans ce pays 61 % de catholiques, 1% de juifs et 9% de musulmans, le reste étant bouddhistes ou sans religion. 9% qui, sans cesse, font du lobbying violent, soutenus par une certaine gauche qui se sent coupable de je ne sais quoi et se livre du coup à une certaine complaisance. Catholique, je le suis, et je comprends l’exaspération des catholiques et autres croyants devant ces agissements cautionnés voire encouragés. Ce n’est pas la même chose de fêter une fête chrétienne millénaire sur un continent qui l’est aussi depuis très très longtemps que d’imposer partout une religion qui n’est là que depuis quelques décennies. Vous êtes exaspéré ? Si vous saviez le nombre de mes amis qui commencent à en avoir assez de se taper tout le boulot de leurs collègues chaque année pendant un mois, car ceux-ci tombent systématiquement malades pendant tout le mois du ramadan. Je ne tombe pas malade pendant le Carême, moi (je vais y penser, tiens). Je ne suis pas facho, juste une journaliste libre et une femme libre qui observe son pays dans lequel la colère grandit de toutes parts. Dans mon quartier, le 19e arrondissement, « Je suis Charlie », comme dans bien d’autres endroits, a provoqué l’effet inverse. Toutes les filles maghrébines, je dis bien toutes, entre 16 et 30 ans, se sont voilées, hidjab en noir, carrément. Je ne trouve plus de porc dans on quartier. Je vous dis juste ceci : il ne s’agit plus de religion, et de respect de laïcité, là, et vous le savez bien.