Il est assez dingue de voir à quel point, dans la vie de tout à chacun, de tous les jours, dans la vie tout court, le vulgum pecus est d’une façon que nous pourrions qualifier « d’assez générale » profondément phobique des hôpitaux.
Peut-être, tout simplement, parce que ça suinte, ça hurle, ça couine, on y bouffe mal, et que même pour la naissance de tes enfants, il y fait chaud, il y fait lumière néon qui claque les yeux, il y fait odeur d’un produit qui te pique le pif, il y fait interne d’origine pakistanaise un soir d’urgence qui te dit que si tu as la jambe droite fracturée c’est forcément que t’as pas dû manger correctement, qui quand il te demande sur une échelle de 1 à 10 tu as mal à combien et que tu réponds 9 ½, bah le mec ricane en te traitant de fiotte qui en rajoute et que quand le radiologue le croise 3h plus tard à 1m de toi, toi qui est toujours bien sûr comme un con souffrant le martyre dans un brancard tout près d’une vieille qui hurle et d’un clodo qui sent bon comme une décharge radioactive de Tchernobyl, le mec lui annonce qu’en effet, 9 ½ c’est pas con comme remarque car tu as triple fracture ouverte du péroné, bah là, oui, forcément, t’as juste envie de te lever, mais tu peux pas, de courir, mais tu peux pas, et de lui déboiter la tronche façon « demain mec même ta mère va pas te reconnaitre », mais tu peux pas ; et tu confirmes ainsi la théorie populaire de phobie généralisée à l’égard et des internes qui parlent moyen la langue et de l’hôpital en général. Petit message d’amour au passage au gentil interne qui m’avait diagnostiqué une simple crise de foie et prescrit 2 doliprane en conséquence, juste 2h avant ma belle péritonite, bisous d’amour enf****.
Oui mais voilà, cette phobie, une fois le prime time venu, bien coincé dans son canap’, le même vulgum pecus, souvent vulgum pecus femelle soyons honnête, devient follement attiré par le même univers constitué de brancards, de blouses blanches, de perfusions, de vivants sauvés, de mourants qui meurent, de vivants qui se meurent, de mourants qui ressuscitent, le tout de « Urgences » à « Nurse Jackie » en passant par « Dr House » et du, j’y viens j’y viens doucement ça va hein je tease je tease, sacro-saint « Grey’s anatomy » sur fond d’histoires d’amour, d’histoires de cul, d’histoires de mœurs, d’histoires de loose, d’histoires de baise, d’histoires de vies, d’histoires de morts, d’histoires de d’amours vivantes sauvées ou encore d’histoires d’amours mourantes qui ressuscitent, je tourne en rond, eux aussi d’ailleurs.
Ok ok, les aficionados crieront aux parjures, me fouetteront à grand coup de sangles à garrot avec des bouts de seringues plantées pour mieux me fesser, ohhhhhhhhh ouuuuiiiiiiiii vas-yyyyyyyyyyy sal***** d’infirmière souffle moi dans ma grosse intubation et injecte moi 35 de CC pour faire monter mon pouls, vas-y oui choque moi, oui choque moi, oui on dégage, oui bip moi jour et nuit, oohhhhhhhhhh ouuuiiiiiii…en m’affirmant haut et fort que non de non, chacune des séries qui se déroulent in the hospital in the USA des Etats-Unis de l’Amérique, l’Amérique, je veux la voir et je l’aurai, n’ont rien à avoir les unes avec les autres, que non de non, George Clooney dans Urgences ne tient pas du tout le même rôle du beau gosse que le Dr Sheppard peut tenir celui du beau gosse dans Grey’s, qu’il y a de nombreuses nuances, quasiment cinquante, d’où une très logique cinquante nuances de Grey’s.
Le véritable avantage de ces séries in the hospital, est que même quand tu les loupes durant 3 saisons, dans la mesure où certains qui étaient partis reviennent comme par magie, certains qui étaient normalement morts dans un effroyable accident de la route ou de bus ou d’avion ou d’hélico, bah en fait je vous le donne en mille ne sont pas forcément partis ou pas forcément morts pour de bon, non, ils reviennent, tatatatatatatataaaaaaaa !!!
Idem pour les histoires de fions fions cul cul slip zizi, car à chaque fois le chef des urgences est avec l’infirmière qui le trompe avec un interne qui lui-même couche avec la pharmacienne qui n’est autre que la maitresse de la femme du mari de l’infirmière qui se tape, donc, en loose, le chef des urgences et que, 3 saisons plus tard, bah après que tout le monde se soit touché façon vas-y que je te mélange le rubik’s cube à smiley cœur avec les doigts, et bien tout est revenu comme avant puisque le chef des urgences est avec l’infirmière qui le trompe avec un interne qui lui-même couche avec la pharmacienne qui n’est autre que la maitresse de la femme du mari de l’infirmière qui se tape donc, en loose, le chef des urgences, mais qui a changé entre temps, mais elle se le tape quand même, la sal******* mais ohhhhhhhhh ouuuuiiiiiiiii vas-yyyyyyyyyyy sal***** d’infirmière souffle moi dans ma grosse seringue et injecte moi cette fois-ci 85 de CC pour faire monter mon pouls à 198, vas-y oui choque moi, oui choque moi, oui on dégage je sais oui on dégage, mais vas-y oui bip moi jour et nuit, oohhhhhhhhhh ouuuiiiiiii, le toute généralement avec des enfants qui sont apparus entre temps, dont un noir d’origine béninoise, car oui, dans le milieu hospitalier, on aime adopter lors de passage éclair en Afrique pour une mission humanitaire expliquant l’absence d’un des personnages durant une, ou deux, ou trois saisons.
Oui mais voilà, des fois, des scénaristes en ont dans le slip, ils n’ont peur de rien, sachant pertinemment qu’aujourd’hui 95% de leur public est féminin sur un canapé et que leurs mecs, dans l’infime espoir de voir d’un œil une saaaaaaalll***** d’infirmière à gros boobs entre deux pages de pub, restent sur l’autre canapé avec une tablette dans la main à regarder la rediff de « Jour de Foot », ils ne désespèrent pas de lui faire lâcher sa dite tablette avec un événement choc, un truc qui fait dire à la vulgum pecus femelle à son ours de mec « haaaaaannnn mais c’est pas vrai regarde, nooonnnnnn, mais c’est pas possiiiibbbllleeee, regarde, lâche ta tablette, regarde »…et c’est comme ça, que durant cette 128ème saison de Grey’s, le Docteur Mamour mourra.
Voilà.
Allez, j’vous embrasse, ooooohhhhh oooooooouuuiiiiiiiii !