La première chanson va prolonger vos rêves d’été: un pur moment de détente où la musique devient un hamac et la voix féminine décide de vous bercer avec prudence. C’est d’une douceur incroyable et on se sent si bien en quelques secondes. Il faut dire que la chanteuse, Melina Duterte, vous invite dans sa chambre.
C’est là qu’elle a composé son premier album et qu’elle trouve l’inspiration. C’est une artiste de son temps. La technologie la rend un peu autiste mais ce n’est pas un mur bien au contraire! Elle est donc un groupe à elle toute seule! Et quel groupe: on ne devine jamais l’économie. Everybody works est d’une complexité impressionnante.
Les sonorités sont nombreuses. Dans le songwriting, l’auteur est entièrement dédié à un style et une application stricte d’une vision personnelle. Melina Duterte a laissé trainer ses oreilles partout et cela s’entend dans son écriture si vivace. La jeune femme emprunte au grunge, aux eighties et sait se faire intime comme un vieux loup de la folk music.
Cette façon de changer d’apparence lui permet de s’introduire dans tous les genres avec la même aisance qui fait sa particularité. On n’est pas surpris. De sa maison, elle fait tout de même entrer des influences heureuses et trouve des idées assez capricieuses et jubilatoires.
Sa musique est joyeuse. Elle a ses humeurs au fil des titres mais le résultat va vous donner le sourire. Car la jeune artiste ne prend pas la pose. Elle s’implique comme jamais dans une pop protéiforme qui ne relève du caprice d’une petite geek espiègle. Féminin, le disque est néanmoins spectaculaire. Melinda Duterte est un vrai chef d’orchestre prestigieux. Le disque est une vraie découverte qui vous fait penser que l’on n’écoute pas assez les jeunes.
La canicule est passée. Les vieux sont à l’abri. Place aux jeunes désormais!
Polyvinyl records – 2017