Rivers Cuomo est le leader de Weezer. Omniprésent, il kiffe grave son art. Même à 40 balais. Il aime le rock. Celui avec des grosses couches épaisses de guitares, des moments héroïques et des rythmes qui font secouer les têtes. Il impose une conduite irréprochable à ses copains depuis plus de vingt ans: le groupe célèbre la power pop sans aucune déviation.
Leur entêtement ressemblait un peu à un crash programmé. Aucune surprise avec Weezer. Des guitares. Des paroles résolument idiotes. Un souci de faire vite et bien. Sur les précédents disques on était proche de l’exercice bâclé, sans imagination, sans gloire.
Pourtant on a un souvenir ému de leurs débuts avec quelques sommes comme l’album bleu et l’album vert. Les Californiens évitent soigneusement les looks appuyés pour défendre un punk accessible et bruyant même pour les grandes ondes.
Rivers Cuomo s’était donc un peu gouré dans sa formule magique ces derniers temps. Des disques en pagaille. Foutraques pour la plupart. Quatre ans de réflexion pour revenir, voilà ce qu’il faut pour que Weezer retrouve un peu de sa fraîcheur. Les quadras ne changent pas malgré la longévité: la sincérité et le plaisir semblent être de retour. Ils s’excitent joyeusement sur leurs instruments. Des petites canailles, voilà ce qu’est Weezer.
Le producteur Ric Ocasek, ancien leader de The Cars et responsable de leurs meilleurs chansons, reprend les commandes et remet le quatuor sur la bonne voie. La boulimie de gentils sons metaleux du groupe est bien digéré et installé dans des titres efficaces, jubilatoires et qui devraient ravir les fans comme les jeunes, en panne de Green Day. Il y a de la diversité et des facéties qui font vraiment marrer. Ils ne se prennent toujours pas au sérieux, c’est ce qui les sauve… on espère que ce mauvais esprit va encore les habiter
Republic – 2014