Magnifique. Une œuvre d’une force et d’une beauté rares!
Leïla Anis nous livre, en finalement peu de mots tellement tous sont précis et si justement choisis, l’itinéraire personnel de son exil: l’arrachage du départ, la douloureuse transition et, après dix ans d’exil, le souvenir: du père, de la sœur et de toute la famille restée là-bas, du pays et de ses odeurs; face au présent: les ravages de l’exil chez la mère et le petit frère, le combat avec le père pour l’affirmation de son égalité, de sa liberté. Un récit si fort et si entier qu’on partage avec elle le recouvrement de la mémoire, la marche de la reconstruction.
La mise en scène de Géraldine Bénichou est également exceptionnelle, car elle est fidèle à l’ordre du souvenir du vécu, ne néglige pas le temps de l’amnésie crée par la brutalité du choc, rend presque présentes les personnes clés du récit par l’utilisation de la 3D semi-holographique et nous fait ressentir le stress, la terreur du départ par la projection de vidéos sur un rideau de fils. C’est splendide. On reste véritablement sans voix devant autant de talents.
Bravo !
Jusqu’au 6 avril 2014