L’exposition consacrée à François Truffaut à la Cinémathèque est l’un des événements de cet automne à Paris. Rétrospective dans et hors les murs, elle balaie de nombreux aspects de la vie et de l’œuvre de ce grand cinéaste.
Ceux qui connaissent bien la biographie de François Truffaut auront le plaisir de découvrir des documents inédits. Et ceux qui ignorent presque tout du cinéaste sortiront de l’exposition avec l’envie de courir voir tous ses films. Car la Cinémathèque a relevé un défi assez difficile : dans un espace finalement assez limité, elle parvient à aborder de nombreux angles du travail du cinéaste, mais aussi de son parcours personnel et de ses engagements. On le sait, François Truffaut a mis beaucoup de lui dans le personnage d’Antoine Doinel, qui apparaît pour la première fois dans Les Quatre cents coups. Jean-Pierre Léaud incarnera dans quatre autres films ce garçon vif et impertinent, qui deviendra au fil des années un homme un peu moins haut en couleur, voire décevant. Mais l’exposition permet de revoir les images du casting, la lettre de motivation du jeune garçon et les notes du cinéaste après leur rencontre.
Car le parcours proposé au visiteur est riche de lettres, de notes en tout genre. Cela va des mots d’absence à l’école de son ami Robert Lachenay aux lettres de Jean Genet, en passant par des photos de son service militaire avant sa désertion.
Mais l’on passe assez vite sur l’enfance solitaire durant laquelle le jeune garçon, souvent délaissé par ses parents, s’évade grâce à la lecture, qui restera toujours très présente dans sa vie d’adulte. Ce sont les mots de Truffaut qui sont le plus mis en valeur ici. Qu’il s’agisse de ses lettres à des amis, de ses notes sur des films à venir, de ses critiques et de ses carnets, de ses brouillons, mais aussi des annotations de ses scénarios, l’homme est présenté comme un véritable graphomane. Son bureau est d’ailleurs reconstitué avec soin, non loin de nombreux télégrammes, extraits de films et photos. Le tout donne parfois une impression de « trop » malgré les différents aspects abordés : ses critiques féroces, son travail de cinéaste, la musique… Et, à vouloir ne rien rater, l’exposition donne parfois l’impression d’étouffer le visiteur.
Jusqu’au 25 janvier 2015.
Lundi, mercredi à samedi 12h-19h
Dimanche 10h-20h
Nocturne le jeudi jusqu’à 22h.
Ouverture à 10h pendant les vacances scolaires.