L’album le plus… plus de l’année. Celui qu’on n’attendait pas. Celui qui a tourné tout le temps sur la platine. Celui qui a bien marqué 2018!
Puisque tout le monde est tout triste, prêt à en découdre, parti pour la révolution, eh bien, il est peut être naturel de se tourner vers ce quintet de Boston qui vous lave la tête, fait du bien, rend heureux, développe une musique aux frontières de toutes et ne cherche qu’une seule chose: faire plaisir.
Voilà ce qui nous reste en 2018: la musique comme moyen de s’évader de toutes ses nouvelles qui nous engueulent! Et Lake Street Dive a bien des réponses à nos soucis. A commencer par sa chanteuse charismatique et voluptueuse. Ne vous inquiétez pas: Rachael Price nous charme d’abord par les oreilles, même si la jeune femme est très jolie, avec une crinière de feu qui fait son effet en live!
Elle a surtout une chouette voix capricieuse, puissante, capable d’un humour et d’une ironie que l’on entend que chez les chanteuses de jazz. Lake Street Dive pique beaucoup de choses au genre. Mais il est mélangé avec une grosse dose de pop. Pas la pop actuelle.
La bonne vieille pop à la Beatles. Rythmes simples. Chansons faciles à retenir. Histoires simples encore. Musicalité totale cependant. Les subtilités se font au fil des écoutes. Leur énergie a quelque chose du musical de Broadway. Il y a une espèce de fausse naiveté chez eux qui rend le groupe totalement attendrissant.
Ils font tous les efforts du monde pour offrir des titres élégants, tendres mais jamais niais. On entend les influences sixties mais leur sens de la mélodie est assez moderne pour ne pas jouer avec la touche nostalgie. Il s’agit d’une soul blanche, maîtrisée et sécurisante.
Il n’y a pas de l’avant gardisme chez Lake Street Dive mais une véritable emprunte du travail bien fait, de la chanson arrondie pour plaire et séduire. Ce n’est que de la musique mais il y a derrière la candeur, un peu plus de gravité, de profondeur et de bonheur à écouter ce genre de disque clair et éclairé!
Nonesuch – 2018