Les héros du rock français sont sympas et accessibles. Ils ont la poésie du bitume et une vision décalée d’un moribond quotidien. Askehoug chante la solitude et les affres de l’existence avec une classe très française.
Matthieu Aschehoug est un type discret. Ca lui permet d’observer ses contemporains. Il peut profiter comme tout le monde des verres de trop, des ivresses nocturnes et de plusieurs petites faiblesses. Il a déjà écrit deux disques assez tristes et le revoilà, en papa poule, qui a enfin retrouvé la joie de vivre et d’écrire.
Maintenant son rock chanté-parlé a un enthousiasme agréable. La voix est grave comme le constat qu’il fait tout en nuances. De la nuit sort ce dandy parisien qui a tout compris de la finesse. Ses paroles sont aussi ciselées que sa fine moustache.
Il est pourtant connecté à son temps et condamne cette monstrueuse moderne solitude. Son rock est doucement électro. Ce qui compte c’est la mise en scène des mots. Comme Bashung ou Christophe, on devine un noctambule bien conscient, accroché à l’art comme bouée face à la déprime et au pessimisme!
L’ironie est mordante et on est vraiment séduit pas ce charmeur étonnant, accroché à de vieilles références que l’on avait un peu oublié. Simplicité musicale. Passion des mots. C’est un rock daté mais à la subtilité rassurante. On embrasse sa cause sans aucun problème et on vous conseille vite un rendez vous galant avec ce drôle de gus!
L’autre distribution – 2017