Tous les fans de Gainsbourg ont entendu parler de sa maison située au 5 bis rue Verneuil à Paris, aux murs noirs et aux objets étonnants. Certains ont même couvert d’inscriptions la façade du lieu.
Marie David a choisi d’évoquer le grand Serge à travers le prisme de ce lieu et de ce qu’il représentait pour lui. Acheté et pensé au départ pour Bardot, c’est finalement Jane qu’il a accueillie. Avec sa fille Kate et bientôt Charlotte. Sans oublier son fidèle chien et son majordome. C’est un autre Gainsbourg que la réalisatrice nous donne à voir avec justesse et pertinence. La réalisation d’un documentaire sur l’artiste lui a donné envie d’écrire sur la face cachée de l’homme. Et surtout de la relation qu’il entretenait avec sa maison. C’est là qu’il a passé dix ans avec Jane, qu’il a accueilli ses amis — dont Françoise Hardy et Jacques Dutronc—, c’est là qu’il a collectionné des objets, composé ses musiques. Dans cet univers où chaque objet avait sa place, où le faux brouillon pouvait dévoiler son goût pour la rigueur et la précision, un certain sens du rangement, il avait fait installer deux pianos. Il y recevait aussi parfois quelques rares fans.
Le livre est pensé comme un documentaire, précis et chronologique, du jeune auteur encore timide qui rêvait de vivre « chez lui » à l’artiste malade qui souffrait de solitude. Un voyage dans la tanière de l’homme à tête de chou, de l’amant de Melody et de l’amoureux de BB.
Cet antre était son refuge lorsqu’il perdait confiance et ne croyait plus en son travail. Lorsque la reconnaissance n’était pas au rendez-vous. Plus tard, quand ce sera le cas, c’est là que Vanessa Paradis ira y préparer l’album « Tandem ».
Gainsbourg est ici devenu Gainsbarre, souvent insupportable et vulgaire, son double torturé. Parmi ses souvenirs et ses objets, c’est rue de Verneuil qu’il est mort il y a trente ans. Seul.
Le livre de Marie David aborde tout en délicatesse ces thèmes et d’autres encore, au travers de chapitres qui fourmillent d’anecdotes et de petits secrets. Il est juste un peu regrettable qu’on y trouve de temps à autre des fautes d’orthographe et de syntaxe.