Dans les années 80, les dessins animés se faisaient dans la douleur. Cela pouvait offrir de vrais beaux moments de science fiction.
L’histoire: Dans un monde où les gens sont bleus et vivent en harmonie avec la nature, l’équilibre est menacé quand déboule une menace étrange: une armée d’hommes machines. Syl, commandée par sa reine, doit mener une enquête qui va lui révèler bien des étrangetés… et des dangers bien sur!
Le réalisateur: René Laloux est une légende de l’animation. Ami de Roland Topor, il n’a réalisé que trois longs métrages d’animation mais ils sont tous importants. En 1973, il explose le psychédélisme et la SF avec La Planète Sauvage. Au début des années 80, il profite de l’art de Moebius pour mettre en scène Les Maitres du Temps. Gandahar sera son dernier effort.
L’anecdote: Laloux a toujours eu du mal à produire en France. Le premier film fut réalisé en Tchécoslovaquie; le second en Hongrie et le troisième, en Corée du Nord. Gandahar était un projet qui datait depuis 1977. Mais Laloux a eu trop de mal à défendre chez nous son idée. Visiblement dans les dictatures, il y avait des bons animateurs pour projets fous et déconcertants.
Les acteurs: Parmi les voix de Gandahar, on retrouvera la saveur particulière de George Wilson, légende du théâtre et d’Anny Duperey, star populaire.
Pourquoi on aime: dans les années 80, tout tournait autour du fric, de la gloire, de wall street et de Sylvester Stallone. Faire un projet aussi utopiste que Gandahar ressemblait à une grosse erreur. Un vieux vestige des années 60 et du psychédelisme. Aidé par le graphisme de Caza, René Laloux poursuit ses obsessions autour de la science fiction avec une histoire bizarre, qui défie le temps, les corps et les pouvoirs. L’animation a évidemment vieilli. La musique de Yared fait saigner les oreilles. Les dialogues font sourire. Pourtant il y a ce charme lié à la croyance de la fiction pour comprendre la réalité qui subiste. Cela fait de Gandahar, une expérience étrange mais agréable.