Elbow, huitième album. Le talent surnage. Les chansons sont très belles. Le groupe a tout pour être le plus agacant du Royaume Uni.
Parce que le groupe de Manchester est presque perçu comme un gros bourgeois intellectuel par une partie des lads alors que le groupe développe depuis vingt ans, une pop assez sensible mais pas dénuée de musculature électrique.
The Seldom Seen Kid impose Elbow comme une référence absolue en 2008. Le groupa a trouvé son style, sa marque et sa voix. Une espèce de mélancolie bourrée d’énergie musicale.
A Manchester, il n’y a donc pas que les frères Gallagher. Guy Garvey, chanteur barbu et noble est l’un des plus belles voix de la planète rock depuis des années. Impossible de lui résister.
Sur ce huitième album, la voix est un peu inquiète. Le chanteur pleure les morts qui s’accumulent autour de lui. Il déplore bien sûr la situation du Monde et bien entendu le Brexit.
Le temps passe. Mal. Mais il inspire une fois de plus le groupe pour des chansons un peu étouffées mais très bien fichues, mélanges subtile de conventions et de modernité.
Les titres sont plutot courts. Ce qui donne une notion d’urgence que l’on ne connaissait pas à Elbow, qui a bien du mal à cacher une petite passion pour l’emphase. Cela n’empêche pas le disque d’avoir cette ampleur quasi physique. Il s’impose. Avec douceur et nuances. Une vraie bonne habitude qui fait de la sortie d’un disque d’Elbow, un moment toujours important.
Petite remarque pour finir: pour la seconde fois, le groupe va tourner partout en Europe. Sauf chez nous. C’est quoi le problème? Brexit, ok! Mais tout de même, sa cruauté pourrait être atténuée!
polydor – 2019