Bienvenue dans un monde ouaté, extravagant qui aurait comme Dieu, Frank Zappa et quelques esprits libres du jazz. La religion est le son et cet album nous donne la foi. Amen!
Evidemment il faut ouvrir les chakras! Il faut se souvenir qu’un jour, le rock était une histoire de sens et d’exploration. Les psychotropes et les notes de musique se sont enfumées. De là, sont sortis des chefs d’oeuvre et des choses plus toxiques.
Sorti d’un garage, les frères Orrall sont deux joyeux drilles qui refusent de grandir. Ils ont monté leur groupe alors qu’ils étaient au lycée. La musique devient le mur infranchissable qui protège la candeur. Jake et Jamin ont visiblement signer un pacte avec le diable pour ne jamais vraiment grandir. Deux musiciens qui auraient leur place dans une bédé de Robert Crumb!
Leur sens de la mélodie et leur science du rock direct et brut a attiré les grands noms de la musique. Ils ont même signé avec Warner avant d’être viré. Car ils sont très libres. Jeff the Brotherhood aborde tous les genres avec énergie et une joie de vivre qui fait plaisir à entendre.
Ces deux là ont la foi et cela s’entend sur ce neuvième disque qui verse dans le psychédélisme éclatant. Ils illuminent leurs chansons longues mais pas étirées inutilement par leur croyance en leur art souvent survolté. 6 mois après l’album régressif Wasted on the dream, ils s’étendent sur un copieux délire musical.
Double album, Global Chakras Rythms est l’inverse du précédent effort. Le duo pourrait faire ici son All things must pass. Les frangins se délestent de leur frustration ou s’offrent un énorme kiff, offrant un moment à tous les sons et les instruments qui les font vibrer.
Il faut du temps pour bien comprendre l’ampleur du projet. A chaque écoute, les idées explosent, nombreuses, dans nos oreilles, charmés par les énormités assumées et le plaisir non dissimulé. Ca expérimente à tour de bras. Certains trouveront cela lassant. Mais le duo a bâti une vraie cathédrale sonore où il est bon de s’abriter, durant 70 minutes… absolument folles! La messe est dite sur ce disque
Infinity Cat – 2015