Si vous aimez la musique qui vous enveloppe et qui vous fait décoller, tentez le troisième album du jeune Riley Walker, un voyageur du temps à coup sûr!
Sur la pochette de l’album, la lune est chassée avec gentillesse par le soleil qui met de la couleur partout! C’est très joli et un peu naïf! Ca donne le ton pour ce troisième opus de Riley Walker, un doux nostalgique qui ne veut décidément pas vivre dans le 21e siècle. Il s’est fait la tronche de Van Morrison. Il a le regard un peu ailleurs. Ses pensées sont tournées vers le passé et la gloire d’un rock psychédélique. Beaucoup plus nuancé qu’à l’habitude!
Comme ses ancêtres, il rêve d’un ailleurs et sa musique reflète une utopie qui n’existera peut être jamais. Ses émotions, il les titure sur des riffs évasifs et une musicalité moite. Ca fonctionne très bien. Il s’installe à coté de nous et nous transporte sans trop de mal vers sa musique faite de chimères.
Voilà un bon moyen de se mettre la tête à l’envers à moindre coût et sans enfeindre la loi. Le rythme est non chalant mais il prend le temps de dire les choses et de les mettre en musique. C’est là que réside tout le charme de cet album emprunt de nostalgie. Heureusement il ne fait pas comme les autres. Funny Thing she said est une superbe ballade qui fait vibrer. Il nous attire vers un son psychédélique beaucoup plus fignolé que prévu.
Chaque chanson profite des harmonies habiles. Il y a des efforts musclés durant l’écoute mais c’est surtout la douceur de l’écriture qui nous fait décoller. Les artifices sont doucement gommés. Les effets bénéfiques de chaque instrument n’est jamais annulé car il est justement introduit dans les titres.
Finalement on découvre une folk un peu tarée, où on retrouve avec plaisir l’héroïsme d’un Richard Thompson. Un conte ou une légende, chaque chanson trouve une ampleur qui ne se fait plus en matière de musique pop. Aidé par un membre de Wilco, Riley Walker se répète tout de même un peu mais son entreprise est courageuse et on ne peut que respecter sa vision de la musique: une alternative au songe!
Dead Ocean Records – 2016