Voilà un homme qui a du cœur. Leader des géniaux Jayhawks, gardien du style Americana, frondeur constant et aimable, Mark Olson sort après 30 ans de carrière son troisième album solo. Pour ceux qui ne connaissent pas cet artiste, on pourrait oser la comparaison avec Lennon ou McCartney, version country.
Au début des années 90, avec les Jayhawks, Olson donne un bon coup de pied dans la folk music et la country en électrisant les genres avec de sacrés bons albums américains dans le bon sens du terme. A l’intérieur du groupe, Olson trouve son meilleur ennemi, Gary Louris. Ils se bagarrent à coups d’albums et de projets de groupes alternatifs. En 2008, ils enterrent la hache de guerre avec un album en commun.
Comme Lennon, il fait désormais des albums avec sa femme, Lyzelle. C’est la mode en ce moment chez les chanteurs guitaristes. Ben Harper a composé un très joli disque avec sa maman ; Mark Olson partage son micro avec son épouse.
Cela donne un disque bricolé où ils se répondent avec douceur. Un peu plus, l’artiste glisse vers de la folk assez dépouillée. C’est très agréable car il y a un aspect authentique mais il y a un peu trop d’inconséquence dans l’orchestration pour que l’on soit attentif aux roucoulements artisanaux d’Olson et sa bien-aimée.
Mais le bonhomme a du cœur et on lui passe ses petits errements de production. La simplicité a aussi des vertus qu’il aimerait découvrir. Tout ceci est très mignon : une promenade amoureuse dans les bois où l’on se prend à rêver d’une innocence perdue et d’un amour éternel.
Glitterhouse records – 2014