Grand Paon de Nuit résume parfaitement l’ambiance des nuits parisiennes, lorsque les soirées et les illusions finissent trop tard. Magnifique virée nocturne.
Visiblement le groupe parisien Palatine devrait connaitre le même sort que Feu Chatterton avec son style folk rock et son goût pour la poésie bohème. C’est tout le mal qu’on le souhaite. Les Bobos devraient tomber sous le charme de Palatine. Mais pas seulement eux: les Parisiens vont apprécier ce miroir musical et grossissant des pensées de la capitale.
Vincent Ehrhart-Devay a une voix profonde, ambigue et accrocheuse. Il nous entraine dans un spleen que n’aurait pas renier Nick Cave. Pourtant la musique est plutôt légère. Il raconte le Paris de la nuit et tous les rêves qui s’évaporent. La musique s’articule avec joliesse entre les paroles plutôt amères. C’est le charme évident de Palatine.
Le groupe parvient avec sa formule à toucher l’universalité. Les Parisiens réussissent à franciser l’Americana, ce genre existentiel qui raconte si bien les petites gens des Etats Unis. C’est ici la même chose: le quatuor nous plonge dans les ambiances et idées parisiennes, cosmopolites, en laissant glisser des riffs et des rythmes mid tempo.
Grand Paon de Nuit est un disque ouaté mais jamais nonchalant. Tout est beau et sensible. La musique est envoutante et recherche l’intention de l’auditeur. Il déploie ses ailes avec une grace que l’on ne connaissait pas. Il prend son envol. Bon vol!
Yotanka – 2018