A coup sûr, Grosso modo sera le disque le plus exotique de l’année!
Nos cousins de l’autre coté de l’Atlantique ont un accent. On l’aime cet accent. Ils nous envoient des chanteuses qui font pêter les ampoules et les oreilles mais il suffit qu’elles ouvrent la bouche pour que l’on tombe en amour.
Les Canadiens seraient depuis quelques temps un havre de paix et un possible idéal avec une société qui résiste au froid, qui kiffe l’immigration, qui a un premier ministre super cool et qui déguste de la poutine. Il y a bien des contestations (relayées par les rustiques et charmants Cowboys Fringants) mais le Canada, c’est la France en mieux. Du moins, c’est le fantasme.
En tout cas, on peut désormais être jaloux de leur rap. Grosso Modo montre un flow débridé et surtout une musicalité qui nous manque beaucoup. Chez nous, tu trafiques ta voix et voilà, tu es rappeur! Seba et Horg sont des sacrés rappeurs. Ils aiment les mots. Les jeux de mots. Les punchlines cinglantes. Les rimes riches. Il y a bien l’accent qui amène tout l’exotisme que l’on attend mais ca n’empêche pas d’admirer le talent du duo québecois.
Car la musique fusionne parfaitement avec les verbes. La mélodie et l’harmonie ne sont pas du tout sacrifiés. Les sons promettent un groove à l’ancienne mais très bien travaillé. Ce n’est pas nouveau mais c’est de la science toute maitrisée qui fait du bien à entendre. Ils ne font pas le coup du « c’était mieux avant »! Ils puisent dans leurs souvenirs et mettent leurs tripes dans leurs chansons, exotiques mais toujours réjouissantes. Une façon de travailler qui devraient s’exporter dans nos contrées!
la be – 2018