Art-scène, Théâtre

Gustave, Flaubert, Jacques Weber, Atelier

affiche GUSTAVE

 

Une écriture époustouflante de justesse et d’actualité, magnifiquement révélée par Arnaud Bédouet et Jacques Weber.

Par sa superbe mise en scène, Arnaud Bédouet sublime le Théâtre de l’Atelier. En un instant, on est à Rouen, en 1870, dans une froide bâtisse, en pleine campagne et l’orage gronde dehors. Les éléments se déchaînent au même rythme que la plume de Flaubert et les pieds de Jacques Weber, qui signe une performance absolument magistrale, avec quasiment une heure et demi de monologue.

Les amoureux de Flaubert apprécieront d’entrer dans son intimité, son marasme d’écrivain, et ses déboires amoureux avec Louise Colet. A travers ses correspondances, on découvre non seulement le génie littéraire mais l’homme, qu’on connassait moins. Son exigence, sa précision, sa personnalité tranchante, presque violente dans ses convictions et surtout, incorruptible. Aucun de ses contemporains n’est épargné, ni les poètes du coeur tels que Musset ni ceux qui suent la médiocrité alors qu’ils singent le génie, comme Lamartine. Flaubert vocifère son horreur de la société de l’apparence, son dégout de la vanité et des convenances. Désespéré face à la médiocrité et l’absence de goût des bourgeois, il affirme: “Si le rêve de la démocratie est d’élever le prolétaire à la bétise du bourgeois, alors je dis à-bas la démocratie!”. Plus d’un siècle après, chacun de ses mots sonnent encore si juste qu’on en ressort à la fois éblouis et songeurs.

Bravo.

 

 

 A partir du 25 novembre 2014

GUSTAVE

Librement inspiré de la correspondance de Gustave Flaubert

Au Théâtre de l’Atelier

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