Cinéma

Halloween ends, David Gordon Green, Universal

Le premier était un remake reboot du classique de Carpenter. Le second était un jeu de massacre jouissif. La conclusion est une chose bizarre, agaçante et culottée.

Le premier était un remake reboot du classique de Carpenter. Le second était un jeu de massacre jouissif. La conclusion est une chose bizarre, agaçante et culottée.

Le réalisateur de cette dernière trilogie consacrée au tueur masqué Michael Myers vient du cinéma indépendant. Ça ne se voyait pas forcément dans les épisodes précédents. Il filmait aimablement le plus dangereux des boogeymen, légende du cinéma, évocation du mal absolu, abrasif et aberrant.

David Gordon Green a tout de même soutenu au fil de son projet ambitieux un reflet politique et social autour de la figure du mal. Il continue très fortement dans cet épisode puisqu’il s’intéresse aux suites des meurtres abominables de Myers.

Quatre ans après le deuxième opus, les habitants de Hadonnfield sont toujours marqués par la violence extrême du tueur. C’est devenu une sorte de virus qui hante chaque habitant. Pour nous expliquer cela, le réalisateur va prendre son temps. Il fait le choix de s’échapper sur un autre chemin, plus psychologique.

On vous prévient : les affreux méfaits de Myers arrivent très tardivement. Avant cela, le réalisateur tente de décrire une société rongée par la haine, la paranoïa et totalement déconnectée de la réalité. Les rapports humains se réduisent à de constantes confrontations. Pas étonnant que de temps en temps, une personne pète les plombs.

Manque de bol, ce sera le petit ami de la petite fille de Laurie Strode, souffre douleur préférée de Michael Myers. Influencé par ce dernier, il va totalement vriller! Notre tueur préféré va retrouver du poil de la bête en fréquentant ce petit jeune étourdi par la malveillance.

Donc il faut une bonne heure avant que les choses se mettent en place. Le propos n’est pas inintéressant. La mise en scène est d’une sagesse faussement tranquille. Mais on est loin des codes habituels. On était quand-même venu pour notre indestructible tueur masqué. 

Il se rattrape dans un final assez craspec. Et c’est tant mieux. Les auteurs de ce film ont néanmoins fait un pari audacieux avec ce dernier épisode assez maladroit mais aussi respectueux du mythe, cherchant à l’arracher aux stéréotypes de la série B voir Z. Ça pêche beaucoup par le rythme. Mais toujours, le film veut bien faire. La trilogie forme un ensemble logique, inégal mais très volontaire. 


Sortie le 12 octobre 2022
avec Jamie Lee Curtis, Will Patton, Rohan Campbell et Andy Matichak –
Universal Pictures
Durée 1h51

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