Cette chronique aurait été de meilleur aloi si elle avait été publiée avant les fêtes. Il est vrai que ce roman doit être lu durant l’Avent pour en tirer tout le sel, mais… Mea culpa : je ne suis pas parvenu à lire ce livre dans les temps !
En lisant la quatrième de couverture, on salive du caractère subversif du point de départ choisi par l’autrice : Janet est triste ; cela lui convient et elle ne souhaite rien faire pour qu’il en soit autrement.
Janet ne compte surtout pas faire d’effort pour partager la joie ambiante en cette période de fêtes.
Janet est seule, misanthrope et ne se sent bien qu’en compagnie des chiens vivant au refuge (cf. la couverture du livre) où elle travaille en compagnie de deux collègues tout aussi peu socialement adaptées qu’elle.
Janet a une mère ; celle-ci estime que tout peut s’arranger en gobant des pilules et aimerait que sa fille partage cette vision.
Cette mère procède à un lobbying très important pour que sa fille médicalise sa recherche de bonheur.
Problème : Janet ne souhaite pas être heureuse !
En cette période de fêtes, la mère est rejointe par d’ingénieux marketeurs qui promeuvent la nouvelle création d’un laboratoire pharmaceutique : La pilule de Noël.
Janet se laisse convaincre par son médecin de prendre ce traitement et dès lors, passée cette grande introduction, le roman devient très long…
Trois actions par chapitre :
1- Janet va au travail ;
2- Janet rentre chez elle après le travail et glande ;
3- Janet va à la réunion de groupe de consommateurs de la pilule de Noël.
L’action du livre est très redondante et assez peu passionnante… L’auteur a-t-il souhaité que nous traversions son œuvre comme Janet traverse sa vie ?
Le livre est une critique du recours systématisé aux traitements psychotropes dans la société britannique.
La charge n’a pas eu sur moi le résultat escompté.
Si vous souhaitez être renversés par les ravages causés par les recherches de profit de l’industrie pharmaceutique, privilégiez la série DopSick sur Disney+.
Enfin, le contre-pied « anti-Noël » annoncé n’est pas vraiment développé dans le livre et était, à mon sens, traité de manière plus drôle et cynique par Micheal Crichton dans « Pas de Noël cette année ».
Parution le 22 octobre 2022
chez 10/18 Littérature étrangère
Traduction (anglais britannique) : Karine Lalechère
312 pages / 8,90€