Un rock qui dépote tout droit venu de Pologne. Ca ne va pas si mal dans ce pays.
Car il est de bon ton de faire un peu de géostratégie politique avant de parler de musique. Qu’est ce qui se passe en Pologne? Bon on sait que ce sont de farouches catholiques et que dernièrement, les djihadistes de cette religion voulaient que les femmes n’aient plus accès à l’avortement. Même si c’est un viol. Même si cela met en danger la vie de la femme.
Bref, la Pologne est un peu comme le reste du Monde. En déprime. En pleine prise de tête. Retrouvant des vieux réflexes de haine et de mésestime. Mais sois fier ma chère Pologne, pays de Solidarnosc, de Copernic, de Kieslowski et de Chopin! Tu peux t’enorgueillir d’être la patrie de Trupa Trupa, quatuor électrique qui nous rappelle les grandes heures du post rock!
Ils ont visiblement une passion pour les instruments de musique, qu’ils triturent et expérimentent avec une gourmandise non feinte. On pense à Pavement et Tortoise. Ce sont des explorateurs. Ils bétonnent des murs de son comme ils se laissent aller d’émouvantes mélodies. La voix est douce mais peut se transformer en tempête.
C’est ce qui fait plaisir dans ce groupe: ils sont impétueux. Ils supportent toutes les humeurs et ne s’enferment pas dans un genre, un style ou une mouvance. Il y a de belles plages élégiaques et des plages plus urbaines, plus grises, ou encore des moments délicieusement furieux. Ils sont en tout cas très libres.
D’apparence cela ressemble à un truc un peu dépressif mais finalement ils ressemblent à des cousins lointains de Deus, le groupe belge. Ils veulent s’échapper des conventions et tentent tout, à tout prix. Leur inconfort est finalement la richesse de l’album. Ca part dans tous les sens et c’est un feu d’artifice sonore! Du rock, ainsi ca fera mal à la tête pour certains mais c’est aussi une belle ouverture sur autre chose, un rock farouche qu’on entend de moins en moins! Une bouffée d’air frais! Merci la Pologne: quelle fraîcheur!
Ici d’ailleurs – 2016